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Disques

Hark! en Co – My Treasures

Retour du Néerlandais Harke Jan van der Meulen et de ses amis (dont Henk Hofstede des Nits) avec de nouvelles adaptations de poèmes de Stevenson, entre pop acoustique et musique de chambre. Superbe.

Il y a quatre ans, nous recevions un disque venu des Pays-Bas, signé par un certain Harke Jan van der Meulen alias Hark! en Co. Si ce nom nous était inconnu, deux autres nous étaient en revanche familiers : Robert Louis Stevenson, dont quelques poèmes étaient ici adaptés en musique, et, de façon plus incarnée, Henk Hofstede des Nits qui venait prêter sa voix sur trois chansons. Modeste dans ses moyens, le mini-album se montrait à la hauteur de ces prestigieuses références, offrant une pop riche et délicate jouée par une petite formation acoustique entre folk et musique de chambre.

“My Treasures” en est en quelque sorte la suite, proche musicalement par son épure mais un peu plus ambitieuse : l’album dure près de 40 minutes, et il est emballé dans un joli digipack orné de chromos et peintures d’une autre époque – au-dessus de la mention des crédits, un cachet de la poste d’Utrecht, qui fait peut-être foi, date l’ensemble de 1923. Cette fois encore, les textes sont de Stevenson (sauf un, anonyme) et Henk interprète trois titres. Les autres sont chantés par Harke Jan lui-même, Vera van der Poel
– déjà présente sur le disque précédent –, les deux ensemble (“Foreign Lands”, superbe), Jelle Paulusma et Erik de Jong alias Spinvis.

Si certaines voix sont plus expressives que d’autres, apportant vivacité et relief, c’est une impression d’unité et de sérénité qui ressort de cette collection de treize chansons où domine le dialogue élégant entre violon et violoncelle. Hark! en Co nous invite à célébrer l’harmonie et les beautés simples en retrouvant notre part d’enfance, comme Stevenson avant lui (le recueil dont les poèmes sont tirés s’intitule “A Child’s Garden of Verses”), comme les Nits aussi d’ailleurs. Rayons de soleil (“Summer Sun”) ou de lune (“The Moon”), rêves d’aventures (“Pirate Story”) ou de conquêtes militaires (“Marching Song”)… Les vicissitudes du quotidien restent à la porte, seule la peur du noir vient projeter quelques ombres sur cet univers édénique (“Shadow March”). Enregistré et mixé entre décembre 2020 et juin 2021, “My Treasures” ne semble porter aucune trace des angoisses et incertitudes de notre temps présent. Comme il ne fait aucune concession non plus aux sons à la mode, il devrait donc passer à merveille l’épreuve des ans.

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