Trois ans après l’impeccable “Years in Marble”, Raoul Vignal revient nous enchanter avec un quatrième album, “Shadow Bands”, qui ne fait que confirmer tout le bien que nous pensons de l’artiste lyonnais.
Avec sa technique de jeu de guitare tout en arpèges et fingerpicking et sa voix feutrée voire à bout de souffle parfois, Raoul Vignal est reconnaissable au premier coup d’oreille. Pourtant, après quatre albums irréprochables, aucun signe de lassitude ; à chaque fois, l’artiste fait mouche. “Shadow Bands”, s’il nous touche en plein cœur avec son folk aérien et onirique, montre toutefois une nouvelle facette de son auteur.
En ouverture, sur le single “Icarius”, les arpèges et le charme de la voix de crooner fatigué sont soutenus par des nappes de synthé bienvenues.
Sur “Shipwrecks and Artefacts” (fallait les placer dans une chanson, ceux-là !), une batterie assurée par Lucien Chatin vient rehausser le tout. Le rythme s’accélère un peu sur “South, Brother” dont le clavier détonne superbement dans la discographie de Raoul Vignal. Tout comme le tubesque ”Brimstones Skies”, tout droit sorti d’un western coréalisé par Leone et Tarantino, qui figure parmi les sommets de l’album et de l’artiste.
Ici, une pedal steel guitar aux accents oniriques, là des changements de tons et de rythmes (“Canon Song”, “Waltz in Clay”), des solos de guitare classique ou aux accents orientaux (“In Glow”), des nappes de synthé et des notes de clavier pour soutenir la voix ou la mélodie ; toutes ces petites touches nous font de plus en plus aimer, écoute après écoute, ce “Shadow Bands” qui invite au voyage et aux rêves, citant le soleil, la mer, la montagne, le vent, les nuages, etc. Ne perdons pas de vue ce Raoul Vignal qui a encore des choses à nous dire.