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Disques

Good Fortune – Un rappel

Sous le nom de Good Fortune, Kelsey McNulty, croisée notamment chez les Great Lake Swimmers, signe un joli EP de susnhine pop en français.

Nous l’annoncions il y a peu, Kelsey McNulty, artiste franco-ontarienne qui a côtoyé Great Lake Swimmers, Ben Caplan et The Boxcar Boys, s’est lancée depuis 2022 dans un projet personnel sous le nom de Good Fortune. Après un très beau premier album éponyme, elle revient avec un bref EP de cinq titres en français au charme rétropop assumé, comme « une lettre d’amour au passé et au présent, capturant le sentiment de jeunesse et de liberté des films français des années ’60 tout en reliant les textes au présent et à notre monde en rapide évolution », précise-t-elle dans le communiqué accompagnant la sortie du EP.

Nous avions déjà écrit sur Sosie, sorti en single, qui n’est pas sans évoquer les compositions de Mickey Baker pour Chantal Goya ou de Gainsbourg pour France Gall, le Gainsbourg sixties étant une influence reconnue par McNulty. On retrouve cette même tonalité sur le second titre du disque, Laisse au vent, au texte inspiré par La détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy : « Ça parle beaucoup de sa vie au Manitoba. Elle se sentait seule dans le monde, grand et isolé. Il y avait un parallèle entre sa vie et le paysage. Il y avait quelque chose, là, qui m’inspirait. » (ONFR). Notons que, pour ce morceau comme déjà pour Sosie, Kelsey McNulty a réalisé le très beau clip en stop motion qui accompagne celui-ci.

Disons rien nous emmène ensuite vers la pop californienne des années 60, celle notamment d’une musicienne rare comme Margo Guryan. On y retrouve le même sentiment de légèreté mélancolique que sur Sunday Morning et Think of Rain, la même voix gracile sur une mélodie ensoleillée.

La délicatesse de Même si je comprends avec ses arrangements où se mêlent trompette, synthétiseur, nappes d’orgue et envolées aériennes, puis le tourbillonnant Cendres qui termine le EP, complètent cette série de chansons pop parfaites aux réminiscences autant yéyé que californiennes, autant bossa nova que discrètement psychédéliques.

Au sein des évocations nombreuses suscitées par ses compositions, Claudine Longet et Gillian Hills ne sont pas loin non plus. Kelsey McNulty trouve ici une voie originale rafraichissante, ne donnant ni dans la nostalgie racoleuse, ni dans le pastiche caricatural. Une sunshine pop idéale pour le retour des beaux jours.



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