Ecrit par Pauline Guedj, “Beck, des palmiers dans l’espace” paraît aujourd’hui chez l’éditeur « pop culture » Playlist Society. Anthropologue, journaliste et maîtresse de conférences à l’université Lyon 2, l’autrice, qui s’était déjà penchée sur l’œuvre de Steven Soderbergh pour la même maison (et sur les films américains de Louis Malle pour une autre), n’a pas cherché à livrer une biographie exhaustive de l’auteur de “Loser”. Dans un style simple, sans jargon universitaire, elle retrace l’essentiel de la vie et de la carrière du musicien en analysant finement ses rapports avec Los Angeles, où il est né, a commencé sa carrière (notamment en donnant des petits concerts au Troy Café, ouvert par sa mère Bibbe Hansen et le deuxième mari d’origine latino de celle-ci), et a passé l’essentiel de son existence.
Même si les évocations directes de la Cité des anges sont assez rares dans les textes de Beck, L.A. a toujours inspiré sa musique : son caractère composite voire chaotique, l’extrême richesse pouvant côtoyer l’extrême pauvreté, son melting-pot de nationalités, sa course effrénée à la modernité qui laisse néanmoins subsister quelques vestiges du passé, son climat ensoleillé qui ne peut faire oublier que l’apocalypse guette,
comme l’ont montré les incendies en début d’année… « La question non résolue de la relation de Beck à la scientologie », et plus largement à la spiritualité, évoquée en quelques pages, est aussi mise en lien avec l’histoire de la ville, terre d’accueil du new age et du développement personnel.
Ce petit livre instructif donne envie de réécouter d’une oreille neuve la quinzaine d’albums de l’éternel blondinet – le dernier, “Hyperspace”, enregistré notamment avec Pharrell Williams, ayant déjà plus de cinq ans. Et aussi de le revoir sur scène : il s’est produit il y a quelques jours au Royal Albert Hall à Londres avec l’orchestre de la BBC, jouant notamment des reprises de Scott Walker, des Korgis et de Colourbox/This Mortal Coil (“Tarantula”) ainsi que quelques tubes de ses débuts en rappel avec son groupe. En attendant, voici une poignée de morceaux live captés ces dernières années dans sa hometown.
“Beck, des palmiers dans l’espace” de Pauline Guedj (éd. Playlist Society), 160 p., 17€ (12€ en version numérique).