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Disques

Chuzzlewit – Secret Affinities

CHUZZLEWIT – Secret Affinities
(Alice In Wonder)

CHUZZLEWIT - Secret AffinitiesC’est avec un peu de retard que cet album de Chuzzlewit est arrivé sur nos platines. Sorti en 2001 sur Alice In Wonder, "Secret Affinities" est un album/recueil (compilation de chansons enregistrées entre 1998 et 2000) qui impose le respect. Manifestement enregistrée sur 4-pistes (tout au plus sur un 8-pistes), cette petite merveille de musique introspective fascine dès la première écoute et présente tous les symptômes de l’œuvre de référence.
Pierre angulaire, donc, d’une certaine forme de création (home-made), ce disque s’adresse à tous les compositeurs de salon et autres amateurs de musique de chambre convaincus que le génie est avant tout une discipline domestique. Aussi, se doit-on d’avertir dès à présent les amateurs de grands espaces et de réceptions classieuses et luxuriantes: ce soir, on dîne à la maison.

Mais pas n’importe quelle maison. Plutôt un pavillon de banlieue paisible dans l’Illinois (le genre d’endroit où la seule tragédie qu’on soit susceptible de voir se jouer est celle du temps qui passe). Un pavillon poliment habité par une bande de fantômes sensibles , raffinés et rêveurs. On invente rien, c’est Greg Prickman (l’âme de Chuzzlewit), lui-même, qui nous le confie dans "Under The Skylights": "There are ghosts in the corridor". Mais, qu’importent les métaphores casanières, le fait est que cet album est un chef d’œuvre. En plus d’être une véritable prouesse technique (il faudra qu’on m’explique comment on fait pour faire aussi bien sonner un multipiste amateur, ça fait une demi-décennie que le mien me donne des envies de meurtre), ce disque est un patchwork saisissant d’ambiances de fin de journée (fin de nuit ?). Entre Bowery Electric et Yo La Tengo (version "and then nothing…"), la musique de Chuzzlewit explore les méandres de la solitude et de la mélancolie ordinaire mieux que quiconque tout en évitant l’écueil de l’auto-apitoiement ou celui (pire) du boursouflement mystico-neurasthénique post-rock (cf GYBE, ASMZ…).

« Secret Affinities", c’est avant tout une affaire de finesse et de discrétion. Le genre de disque qui s’impose sans démonstration de force et qui, non-content de prendre au cœur et aux tripes, se paie le luxe d’être un sublime objet (voir le digipack étoilé ci-copié/collé). Une œuvre d’art "totale", en quelque sorte, qui ne peut être que nécessairement sincère et spontanée. On notera enfin la présence de Beth Arzy (Trembling Blue Stars) qui vient prêter main forte à son compatriote le temps d’un "North Atlantic" éclairé et éclairant.

On tient là, sans aucun doute, un auteur surdoué.

Guillaume F.

Copernican
Brighter stars
A sparrow in short
Sea change
Bells above the streets
North atlantic
Serpentine walls
Under the skylights
Paper the case
People are never static
Down the garden path
Taking care

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