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Eibol – Karma Kingdom

EIBOL – Karma Kingdom
(Fingerprint Records) – acheter ce disque

EIBOL - Karma KingdomVous ne connaissez sans doute pas EiboL (prononcer "eyeball"), pourtant, le bonhomme est actif sur la scène rap depuis la fin des années 90 et s’est déjà illustré sur disque, notamment sur le "From Point A to H" des Hand Held Aspects (H2A), un collectif dont les membres sont Losaka, StayInSane et Hippo. Pour aller vers des références légèrement (mais à peine) plus connues, précisons qu’Eibol est aussi le patron de Fingerprint Records et qu’il a sorti l’an dernier le très bon "Workin’" de Nobs, dont il est également l’un des producteurs. Les deux hommes font d’ailleurs partie d’un autre groupe, Neandertal Youth, responsable d’un autre disque qui vaut le détour, "Unearthed : The Early Years".

C’est bon, vous suivez ? Si ce n’est pas le cas, si cette ribambelle de noms et de références vous indiffère, retenez simplement l’essentiel : "Karma Kingdom" est l’album solo sorti par EiboL cette année et il est diablement bon. Mené tambour battant sur près d’une heure par un MC / producteur particulièrement volubile, il déborde de titres au-dessus du commun, aux premiers rangs desquels l’entraînante introduction en chœurs et violons de "All For What", le petit piano insistant et le refrain de "Ask ?’s", l’apaisé "Rhythm" et son saxophone et l’enlevé "No Love Lost". Tous ces titres figurent sans mal parmi les plus chouettes chansons rap de l’année. Et comble de bonheur, ils sont tous sur le même album.

Conçu presque intégralement par une seule personne, mis à part les cuts de DJ Gyro et la participation occasionnelle d’un chanteur, d’un guitariste et d’un saxophoniste, "Karma Kingdom" a cette unicité de ton et cette consistance qui manque à 99,99% des disques rap. Pour autant, EiboL n’a pas renoncé à la diversité. La variété des thèmes et des sons est marquée. Et elle est d’autant plus appréciable qu’elle ne jure pas. Le rap d’EiboL s’essaye à tout sans jamais faire dans le ressassé. Il peut se colorer de mélodie et de guitare, donner dans la nu soul en compagnie de J. Fuentes sur "Track 210", tourner jazz rap avec "Place to Be", jouer de la petite boucle simplissime mais qui tue sur "Peel the Nikes", ou virer dancefloor sur l’excellent "Dedication" ou sur un "Burnin" tout en basse, le seul titre produit par un autre, Losaka en l’occurrence. Tout ça avec le même bonheur. En cherchant bien, malgré tout, il est toujours possible de reprocher deux ou trois choses à cet album : "Vagabond Song" par exemple, n’est pas forcément la meilleure conclusion qui soit ; et à l’instar de la plupart des sorties Fingerprint, il y a quelques passages dispensables parmi ces nombreux titres qui dépassent rarement les 3 minutes 30. Mais cela n’est que broutille et chipotage eu égard à la richesse de ce "Karma Kingdom" qu’il est encore temps d’ajouter à vos must-have de l’année 2005.

Sylvain Bertot

All for What
Double Dog
Burnin’
Ask ?’s
Status Control
Track 36 (Stars)
Grounded
Karma Kingdom
Instinct Interlude
Peel the Nikes Back
Dedication
Rhythm
A Song for Jake
No Love Lost
Place to Be
Ways of the World
Vagabond Song

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