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Disques

Hederos & Hellberg – Together in the Darkness

HEDEROS & HELLBERG – Together in the Darkness
(Fargo / Night and Day)

HEDEROS & HELLBERG - Together in the DarknessCe qui frappe le plus, à l’écoute de ce deuxième album de ce duo suédois (le premier n’a jamais franchi les frontières de la Scandinavie), c’est l’homogénéité de la couleur musicale. Tout le disque est traversé par un piano dont la qualité de jeu fait penser aux grands spécialistes jazzy du genre (Brad Mehldau surtout), enveloppé par des vapeurs d’orgues et d’harmonica et la voix étique et souffreteuse de Mattias Hellberg. Ce choix esthétique, à la limite du manifeste (on y reviendra), apparaît d’autant plus surprenant qu’il tranche avec le background psychédélico-bruitiste des deux suédois (membre de the Soundtrack of our Lives, groupe préféré de Noel Gallagher pour l’un ; sideman chez les Hellacopters pour l’autre). S’agit-il alors d’un moment de détente entre potes de sauna et tournées de guitare fuzz, et ayant aussi peu de conséquences qu’une beuverie de samedi soir à Malmö ? En fait, non car Hederos et Hellberg prennent des risques – celui de reprendre des classiques de la musique populaire pour leur faire subir le traitement musical homogène évoqué plus haut. On n’est pas trop étonné de trouver une bouleversante version du "Hang on to a dream" de Tim Hardin ou du "Mellow my mind" de Neil Young, on s’attend beaucoup moins au "Concrete jungle" de Marley (meilleur morceau de reggae depuis l’indépendance de la Jamaïque) ou à l’incroyable sort réservé au "No fun" de vous-savez-qui (meilleur modèle sorti des chaînes de Detroit depuis l’invention de la Ford T). Là où Hederos et Hellberg frisent la témérité tout en s’en tirant haut la main, c’est quand ils glissent au milieu de ces standards des compositions de leur cru qui non seulement soutiennent la comparaison mais rajoutent encore à l’exceptionnelle qualité de cet OVNI (accessits particuliers à "Endless exile", "It won’t grow" ou le finement nommé "Sounds from Silence", parfait pour s’endormir en mordillant d’angoisse son oreiller). Au final, tout cela fait un disque homogène, surprenant, lettré, gonflé, d’une qualité d’écriture constante et interprété avec une grâce angélique – et qui, malgré son titre, vous fera voir la lumière.

Jc

Together in the darkness
Mellow my mind
Hang on to a dream
It won’t grow
Concrete jungle
Epitaph (black and blue)
Bless me
Shine a light
Endless exile
Sounds from silence
No fun

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