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The Dodos – Time to Die

THE DODOS – Time To Die
(Wichita / Republic of Music / Universal) [site] – acheter ce disque

THE DODOS - Time To DieLe duo folk-rock à dominante acoustique est une formule dangereuse souvent condamnée à moyen terme, tant il est difficile de se renouveler sans passage à l’électrique – souvenons-nous d’un certain dinosaure réduit à sa seule initiale. "Visiter", le second album des Dodos, avait plutôt épaté en offrant une palette sonique qui allait de la miniature richmanienne ("Undeclared") au Led-Zep bonsaï ("Joe’s Waltz"). Morceaux en forme de triptyques, interludes, constants changements de tempos, tout était bon pour faire oublier qu’en fait de Dodos, l’auditeur avait affaire à un simple duo peu avare de ses effets. On imagine l’inquiétude de Meric Long (guitare) et de Logan Kroeber (percussions) rêvant à leur future assurance-maladie payée en royalties (mal barré…) et plus prosaïquement à la perspective de donner un successeur à ce "Visiter" si bien accueilli. La formule retenue a été l’intrusion d’un troisième larron, Keaton Snyder au vibraphone, et le choix d’un producteur "nu-folk" Phil Ek, inexplicablement coté depuis son travail soporifique avec les Fleet Foxes. Le résultat est un disque indistinct qui transforme tous ses faux reliefs en vrai plats. On aurait pu croire que l’ajout d’un instrument allait donner de la couleur. Problème, c’est toujours la même. La faute non pas au nouveau musicien mais à une dynamique d’écriture re- et ra-battue comme certains mâles organes au moment de l’acte. Une chanson des Dodos, c’est du guilleret, du rêveur, du durci dans cet ordre ou un autre, avec des breaks et des échappées aussi attendues qu’un rebondissement dans "24 h chrono". Pas déplaisant pour autant, "Time to Die" bute quand même sur l’uniformité des compositions et le chant terriblement lassant de Long en pleine fixette Andy Partridge. C’est que les Dodos nouvelle mouture se veulent POP, le mot est lâché. Agitant notre POP-compteur Geiger au-dessus de ces chansons interchangeables, deux crépitements se font entendre, et c’est tout. L’un, parce qu’il est mal réglé, l’agaçant "Fables", potentiel tube indé bas de gamme qui à l’inverse du disque joue la putasserie sans retenue. L’autre, parce que "The Strums" est effectivement un petit bijou parcouru en son milieu de trompettes mélancoliques comme une fin d’enfance. On n’a pas tenu compte des accroches sexy ne débouchant sur rien (l’intro scandée de "Two Medicines"), des crescendos aussi urgents qu’une cystite ("Longform"), du mid-tempo pleurnichard virant à l’épique (le morceau éponyme). On a éteint le compteur sans grand risque d’être radio-POP-actif. Assurés d’une vie un peu plus longue au pays des disques fades, nous remercions "Time to Die" de n’avoir pas menacé notre santé et avec notre bonhomie coutumière, nous reportons l’hallali pour leur futur effort (en espérant être démentis car au fond, nous ne sommes qu’Amour).

Christophe Despaux

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A lire également, sur The Dodos :
la chronique de « Visiter » (2008)

Small Deaths
Longform
Fables
The Strums
This Is a Business
Two Medicines
Troll Nacht
Acorn Factory
A Time to Die

 

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