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Disques

Múm – Summer Make Good

MUM – Summer Make Good
(Fat Cat / PIAS) [Site]

MUM - Summer Make GoodLe fan de Múm que je suis a hésité avant de se lancer dans la chronique de ce nouvel album. J’aurais presque préféré faire preuve de l’enthousiasme béat et aveugle du fan. Pourtant, au bout de quelques écoutes, il fallait se rendre à l’évidence : je ne pouvais qu’abonder dans le sens des quelques critiques négatives lues de-ci de-là sur "Summer Make Good". Oui, la recette semble similaire sur des morceaux qui paraissent tous construits sur le même moule ; oui, l’utilisation des glitches et autres sons (soi-disant) étranges est plaisante un temps, mais finit par lasser ; oui, la voix de Kristín Valtysdóttir est agaçante à force de puérilité ; non, ces sons venus d’ailleurs (les craquements du pont d’un bateau, le vent qui s’engouffre dans les escaliers du phare) ne sont pas inquiétants bien longtemps… Je regrettais les précédents albums, les lumineux "Finally We Are No One" et "Yesterday Was Dramatic, Today Is Ok", qui excellaient en faisant évoluer Múm en équilibre sur une corde raide, tendue entre l’électro pure et l’électropop chantée, avec la cerise sur le gateau, l’étrangeté islandaise. Mais l’équilibre était précaire et "Summer Make Good" était l’album de la chute.

J’ai persévéré, je suis allé voir Múm en concert et c’est sans doute grâce à cette expérience hallucinogène que j’ai fini par changer d’avis. Je me suis rendu compte que "Summer Make Good", plus encore que les précédents, est un album sans compromission, sans demi-mesure, à mille lieux de la tiédeur et de la grisaille (a fortiori du succès). C’est un disque tout noir que j’imagine enregistré principalement la nuit, quand il fait très froid et très sombre en Islande en hiver. C’est un disque exigeant qui ne se comprend pas à la première écoute, dans lequel il faut se plonger et s’immerger, tous les sens en éveil. Je me suis rappelé la voix délirante de Mia Farrow dans Rosemary’s Baby, si glaçante, si inquiétante, si proche du chant de petite fille de Kristín Valtysdóttir. Et j’ai fini par comprendre que Múm n’hypnotise que ceux qui y croient, qui ont envie de voyager au milieu de paysages sonores fort éloignés de nos contrées grisâtres, sur des vaisseaux fantômes peu confortables mais pleins de rêves (de cauchemars ?) d’enfants.

stéphane

NB : et ne ratez pas le tout nouveau tout beau et tout bizarre site officiel du groupe…

Hu Hviss – A Ship
Weeping Rock, Rock
Nightly Cares
The Ghosts You Draw on My Back
Stir
Sing Me Out the Window
The Islands Children’s Children
Oh, How the Boats Drift
Small Deaths Are the Saddest
Will the Summer Make Good for All Our Sins?
Abandoned Ship Bells

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