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Piano Magic – Disaffected

PIANO MAGIC – Disaffected
(Talitres / Chronowax) [site] – acheter ce disque

PIANO MAGIC - DisaffectedSpécialiste du contre-pied – en témoigne le récent EP « Open Cast Heart », essentiellement électronique -, Piano Magic reprend les choses peu ou prou là où il les avait laissées sur « The Troubled Sleep of Piano Magic » pour ce nouvel album. Les bases restent les mêmes, mais là où les chapes de plomb rythmiques et la noirceur de « The Troubled Sleep… » pouvaient à la longue user le moral de l’auditeur, « Disaffected » marque une notable ouverture à plus de lumière, à plus de légèreté peut-être. Les arrangements respirent davantage, se font même accrocheurs (« Love & Music », « Night of the Hunter »), voire carrément tubesques avec l’électro-pop gracile de « Disaffected ». Ayant ajouté de nouvelles couleurs à une palette déjà riche, le groupe fait merveille, enchaîne avec une grande maîtrise musicale la rigueur presque gothique typique de l’intro de « You Can Hear The Room » avec une montée de guitare fabuleuse, plus proche de leurs prestations live, annexe à son très pop « Disaffected » une coda électro plus abstraite, laisse libre cours à ses marottes folk (« I Must Leave London ») comme à ses penchants électro eighties (« Deleted Scenes »), organise un chassé-croisé palpitant entre guitare acoustique et guitare post-rock (« Night of the Hunter »).
John Grant (Czar en chef, sur « Your Ghost ») et Angèle David-Guillou (courtesy of klima) viennent bien filer un coup de main au chant sur un morceau chacun, pour le reste, Glen Johnson fait mieux que se débrouiller et, sa voix davantage mise en avant que sur ses précédentes tentatives, se révèle un excellent chanteur, tour à tour touchant et détaché. Il s’offre ainsi avec « I Must Leave London » ce qui pourrait être son « Back to the Old House » à lui, tant pour les paroles que la musique. Paroles qui demeurent quant à elles d’une noirceur et d’un désabusement sans pareils, heureusement souvent sublimés par un sens de la formule qui fait mouche (« And all the girls are framed / in the order that they came / and the best friends do their worse / to remind me that i’m cursed » sur « The Nostalgist » ou « I’ve a theory of girls / they always seem to leave in the spring / as if they know that it hurts more / to carry a heartbreak through the summer ») sur « Theory of Ghosts » – tiens, encore une histoire de fantômes… -, pour ne citer que deux exemples).
Je le sous-entendais en préambule, il serait temps que Piano Magic trouve enfin un large public. Avec la nouvelle et brillante réussite qu’est « Disaffected », à la fois synthèse parfaitement maîtrisée des épisodes précédents et notable pas en avant, c’est le moment ou jamais.

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