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Disques

Saint Etienne – Finisterre

SAINT ETIENNE – Finisterre
(Mantra / Naïve) – [site]

SAINT ETIENNE - FinisterreLa sortie de ce nouvel album de Saint Etienne est l’occasion de dresser un petit bilan. Car Saint Etienne, c’est quoi ? Une fille, deux gars, une multitude de synthétiseurs et de 45t pop écoutés avec amour depuis l’adolescence. Une douzaine d’années d’existence et nulle baisse de régime. 3 albums (Fox Base Alpha, So Tough, Tiger Bay), puis une pause de 4 ans pour assouvir les fantasmes solos, puis 3 albums à nouveau (Good Humour, Sound of Water, Finisterre). Une belle symétrie. D’autant plus que Finisterre, dans la forme comme dans l’esprit, rappelle la période Fox Base Alpha / So Tough : une même mélancolie pop couchée sur des beats électroniques, un fil conducteur du même type (là où So Tough était parcouru d’extraits radiophoniques, ici quelques haïkus sur la vie anglaise ponctuent chaque morceau) et toujours un pied dans les fesses de Polnareff et un autre dans celui de Miss Kittin.
Avec la sortie de Finisterre, Good Humour et sa pop estampillée sixties (toujours le meilleur album de 1998, à mon sens) ainsi que Sound of Water et ses bidouillages électronico-torococoroto-aqueux apparaissent a posteriori comme des exceptions musicales dans la carrière de Saint Etienne. Good Humour penchant trop du côté acoustique et Sound of Water penchant trop du côté électronique, Finisterre finit par rétablir l’équilibre qui caractérisait les 3 albums de la première période du groupe.
Arrêtons-là le cours d’histoire mâtiné d’algèbre (après le post-rock, la post-histoire ? Ha ha ha) et revenons plus précisément à Finisterre. Après avoir appuyé sur la touche play de notre lecteur CD, on n’a même pas le temps de s’installer pépère dans son fauteuil : cet album nous envoie en pleines jambes un tube imparable ("Action", le bien nommé). A peine remis du choc, badaboum, un deuxième tube ("Amateur"). Puis une ballade instrumentale très burgalo-gainsbourienne, idéale pour aller se rafraîchir et draguer au bar. Et ainsi de suite pendant les 9 titres suivants. Il convient en outre de signaler deux autres sommets électroniques sur cet album. Tout d’abord "Shower Scene", déjà testé sur scène (sic) fin 2000, où l’instrumentation robotique très primaire est rendue si humaine par la voix bouleversante de Sarah Cracknell. Mais aussi et surtout "Soft like me", lointain écho du magnifique "Calico" sur So Tough, où Sarah Cracknell se contente d’assurer les chœurs. Et l’association du phrasé hip-hop au goût de réglisse de Wildflower aux chœurs au goût chamallow de Sarah Cracknell est une merveille.
Je me souviens d’un enregistrement pirate du groupe de 1993 où Sarah Cracknell présentait le dernier morceau du concert ("Conchita Martinez") par "We’re not a rock band, we’re a pop group. You know that. Well, you wouldn’t be here!". C’était en pleine vague grunge-pue-des-pieds et ça faisait du bien d’entendre ça. En plus, ces mots étaient prononcés avec une telle classe…

Mister Modular

Action
Amateur
Language lab
Soft like me
Summerisle
Stop and think it over
Shower scene
The way we live now
New thing
B92
The more you know
Finisterre

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