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Concerts

Concert de Thomas Fersen à la Cigale le 27 avril 2011

 

Thomas Fersen s’est produit le mois dernier à la Cigale, salle humaine, pas trop petite, pas trop grande, les dorures recouvertes d’une peinture noire pour faire preuve de modestie, un peu à l’image de Fersen ce soir-là. Cette semaine à la Cigale était le point de départ d’une tournée marathon qui s’arrêtera sûrement près de chez vous.

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Droit dans son costume à la taille austère et impeccable, la mèche sur le front comme à son habitude, Thomas Fersen présente son dernier album, le très peu médiatisé et pourtant réussi « Je suis au paradis », album qui tourne autour de l’au-delà, du mystique, des femmes aussi.

Histoire de poser le cadre, le sublime « Fratres » d’Arvo Pärt résonne dans l’antre de la salle parisienne. La scène fait place à l’antichambre d’un manoir, tête de cerf accroché au mur en guise de victuaille, temps tournant au vinaigre, Fersen se pose en conteur sur le « chemin du mal ».

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Posant son parapluie et son chapeau, il commence le concert sous de sombres auspices.

« Dracula », premier titre de l’album introduit également le concert. Rapidement, on se rend compte que les titres de « Je suis au paradis » se démarquent un peu du reste du répertoire de Thomas Fersen. Plus matures, aux mélodies doucereuses, moins directes, ses compositions ont pris de l’épaisseur. Il y a toujours ce souci de raconter quelque chose d’où la nécessité de tendre l’oreille pour suivre ses petites comptines. Car il faut le suivre, le Monsieur, avec ses histoires de « Dracula », de chien qui fouette, de la complainte de Jeanne et Blaise, du « Balafré » en passant par « Diane de Poitiers », que le public se chargera de chanter presque entièrement à sa place. 

L’autre héros de cette soirée, c’est bien sûr le ukulélé, sorte d’instrument culte pour Fersen qui, avant de commencer un morceau, le présente à l’auditoire tel un membre du groupe. Ainsi, « Saint Jean du Doigt », « Chauve-souris » ou « Punaise » feront décoller le public. Les compositions s’enrichissent de mandoline, accordéon, violon, flûte.

Ce qui est aussi frappant avec Fersen, c’est sa bonhomie. Inutile d’en faire des tonnes. Inutile de forcer sur sa voix. Pas besoin d’en faire trop avec le public. On chambre un peu les Parisiennes qui soi-disant se mouchent dans leur manche, on dit s’appeler dans la vraie vie Edmond, puis on part dans une histoire de dompteur de lion qui a perdu un bras et qui ne peut se débarrasser d’une puce, étant cantonné à jardiner en costume Balmain… Tout paraît limpide. Tout en retenue, même pour interpréter « Félix » hymne hédoniste et demander à la gent féminine de jouir à tue-tête parce que Félix (Faure) serait mort en plein oubli.

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  La fin du concert approche. Le public en redemande. Fersen arrive sur la scène et d’un coup de baguette magique, se volatilise dans les étoiles par un effet de pyrotechnie. Normal, quoi. Après près de deux heures de concert, on se dit que le répertoire de Thomas Fersen devient imposant, regorgeant de micro-récits, sorte de fabliaux magnifiquement écrits et qui font du bien par leur simplicité et leur immédiateté, à l’image des chansons de Brassens qui savent nous émouvoir ou plus près de nous à celles d’Alexis HK.

 

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