Loading...
Disques

The Shoes – Crack My Bones

The Shoes - Crack My Bones

Il est dur de le croire : après Versailles pourvoyant le monde en électro française voici une bonne décennie, c’est à Reims, aimable chef-lieu, d’inonder l’international avec une « nouvelle vague » de groupes qui vont casser la baraque avec leurs petites dents affûtées. Bon, c’est le « Cocorico ! » qu’on pousse dans les magazines, nous on est forcément plus langue-de-putatifs, à une exception près : The Shoes. « Crack my Bones », leur premier album, dépasse l’aspect rubrique-à-brac qu’ont souvent les disques à voix conviées, et s’impose même comme une réussite mineure.

Le fond du disque, comme on parle de fond de sauce, est une émulsion électro-pop à la Télépopmusik, précurseur lointain. L’optique « dance mais pas trop » permet l’adjonction d’éléments discordants comme les Bewitched Hands qui oublient heureusement leurs tics de Dionysos nunuches (pléonasme ?) sur une poignée de morceaux. On pourra reprocher à « Crack My Bones » une certaine impersonnalité qui frappait aussi l’album de Miike Snow, autres producteurs-remixers passés à la composition : « Cliché », par exemple, hoquette à la façon con-con du tube des Ting Tings, mais peut-être faut-il y voir de l’humour.  Ne soyons qu’Amour pour une fois, d’autant qu’un brelan d’as nous aide à prendre de la hauteur. « Stay the Same », tubesque et obsédant, sonne comme du Luomo qui se déciderait pour le format pop. « Bored », plus urbain tendance claustro, évoque la face sombre de Lacquer, espoir électro tombé aux oubliettes dont le « Overloaded » reste pour nous un classique. Et le final « Investigator » parvient à être un digest fringant et caoutchouteux de toutes les idées même pas mauvaises qu’on a entendues au long du disque. Vous épargnera-t-on les calembours que leur nom moche déclenche un peu partout ? Non, car la chair est faible, et ces Shoes sont faites pour danser.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *