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Disques

Deerhoof – Mountain Moves

Deerhoof - Mountain Moves

Au moment de rédiger cette 5e chronique de Deerhoof à la suite, tel un Julien Lepers (forcément) dément ou un un Phil Man ayant troqué ses pirates des Caraïbes zombies contre le melting pot des Deerhoof, je propose ceci :

Axiome : Tout album de Deerhoof est génial.

Voilà. Je peux aller me coucher.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus, disons que ce « Mountain Moves » est une récréation (re-création ?) dans l’œuvre fofolle et érudite de ces quatre zozos qui préfèrent faire l’école buissonnière plutôt que de rester dans leur petit pré carré. Cette fois ci, ils ont décidé d’ouvrir leur aire de jeu à moult collaborateurs et de reprendre pas mal de titres du répertoire. Mon petit doigt et mes deux oreilles me disent que ce n’est pas par paresse mais qu’il s’agit d’une œuvre politique, sans jouer les portes drapeaux ou les Manu Tchao. Et comme le chante Sadier : « We dance merrily for we are sad ». Ceci n’est pas un programme.

Album participatif donc, désir d’union avec que du beau monde dont : Juana Molina, Jenn Wasner de Wye Oak/Flock Of Dimes/Dungeonesse (sur le tube pop de l’album « I Will Spite Survive »), Laetitia Sadier, qu’on ne présente plus, la rigolote rappeuse sino-américaine Awkwafina (qui bouscule d’un flot agile « You’re dystopic creation doesn’t fear you »), les jazzeuses hors-pistes Xenia Rubinos, Matana Roberts, ou les copains expérimentaux du side project des gratteux de Deerhoof, Chad Popple et Devin Hoff.

Un petit tour d’horizon des productions des participants vous prouvera à quel point les Deerhoof ont les (bonnes) idées larges.

Idem pour les reprises entre la folkeuse chilienne Violeta Para (ce qui fait un point commun entre Deerhoof et Florent Pagny, qui l’eût cru ! mais heureusement en version expérimentalo Kubrickienne, les yeux bien fermés) et le r’n’b gospel de The Staples Singers, ou Bob Marley en version lo-fi à tomber (« Small Axe ») !! Là encore, écoutilles grandes ouvertes, horizon Xtra large.

Et les Deerhoof, en solo ? Ils ne sont pas en reste, comme toujours, avec leurs mélanges de saveurs audacieux. Au menu, le post-raï avec « Palace of the Governors », le  jazz libre de  « Mountain Moves », ou encore le boogiesque « Freedom Highway ».

Soulignons enfin et encore le très bel objet disque, au visuel carto(o)nesque créé par Satomi. Après les flexidiscs, c’est un retour au simple marbré bleu nuageux, qui vous rappellera vos t-shirts hippies délavés à l’eau de javel l’été chez vos grands-parents.

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