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Interviews

DM Stith – Interview

DM STITH

Auteur d’un premier EP, "Curtain Speech", en tous points remarquable, DM Stith a accepté de répondre à nos questions, alors que son album "Heavy Ghost" s’apprêtait à sortir dans les bacs. L’occasion de découvrir (un peu) qui se cache derrière ce musicien pétri de talent…

DM Stith, par Julien Bourgeois pour POPnews

Peux-tu te présenter ?
Salut ! Je m’appelle David Stith, un gars timide de 1m80, plutôt maigre. Bien que je ne sois pas très athlétique, j’ai de longues jambes et je pense que je ressemble un peu à une grenouille. J’aime m’habiller d’une chemise en flanelle grise et d’un jeans : j’ai d’ailleurs souvent tendance à m’habiller ainsi.

Tu as presque tout réalisé sur "Curtain Speech" (mixage, production, écriture, tu as presque joué de tous les instruments). Etait-ce délibéré ?
Oui. J’apprécie réellement le processus d’enregistrement et d’écriture de la musique. La plupart du temps, ces deux choses se font simultanément, ce qui rend difficile l’implication d’autres personnes, mais me permet d’écrire de façon plus intuitive et moins inhibée.

A l’écoute du disque, j’ai ressenti que tu avais un univers très visuel. Es-tu d’accord avec ça ? Cela vient-il d’autres arts (cinéma, peinture ou autre) ?
J’ai été un artiste visuel depuis aussi longtemps que je suis musicien, mais ma pratique des arts visuels était plus consistante, et ce depuis mon plus jeune âge. Pour moi, le fait de dessiner ou de construire quelque chose prend forme de la même manière qu’écrire ou enregistrer de la musique : c’est aussi difficile de faire face à une feuille blanche que d’affronter le silence ! Quand j’étais enfant, ma famille était très portée sur la musique. En tant que famille, nous chantions assez régulièrement, d’une façon ou d’une autre (principalement à l’église), donc j’ai été habitué à me produire très jeune. Pourtant, je n’aimais pas ça, et j’ai très vite refusé de continuer. Je préférais nettement dessiner ou créer de façon personnelle, de moi-même. Ce n’est que lorsque l’on ma présenté ProTools, qui permet de travailler le son visuellement, que la musique a commencé à m’intéresser : la nature "visuelle" du logiciel me parlait.

DM Stith, par Julien Bourgeois pour POPnews

Tu es ami avec Shara Worden. Y a-t-il d’autres artistes dont tu te sens proche ? Quelqu’un avec qui tu aimerais particulièrement travailler ?
Shara est une très bonne amie. C’est elle qui m’a donné mon premier exemplaire de ProTools et m’a incité à écrire de la musique. Ces dernières années, j’ai été amené à connaître d’autres membres de la scène new-yorkaise, ainsi que d’autres musiciens signés sur Asthmatic Kitty, tels que Sufjan Stevens, Rafter Roberts, Liz Janes ou encore Kathy et Timothy Dick de Auld Lang Syne. L’esprit communautaire a été très important quand j’ai commencé à enregistrer, et ces personnes lui ont donné tout son sens. Sinon, il y a tellement d’artistes que j’aimerais rencontrer un jour ! J’aimerais rencontrer Will Oldham, Björk, Mary Margaret O’Hara, Tom Waits… Il y en a beaucoup ! Si je suis amené à travailler avec l’un d’entre eux, je serai très honoré.

Ton album "Heavy Ghost" sort bientôt. Tu peux nous en dire plus à son sujet ? Est-il différent de "Curtain Speech", et les as-tu écrits à la même période ?
Oui, je les ai écrits à la même période. Je me suis consacré aux deux entre décembre 2007 et juin 2008, espérant seulement que de tout ça sortirait un album correct. Pour moi, il a toujours été question de faire un album : j’ai écrit toutes ces chansons dans l’intention d’en faire un seul et même travail. "Heavy Ghost" a été le premier à me satisfaire : j’ai trouvé le tracklisting quand je mixais le disque avec Rafter (Roberts). Peu de temps après, j’ai réalisé qu’il me restait cinq chansons qui fonctionnaient bien ensemble, et j’ai rapidement décidé de les sortir, pour "annoncer" l’album en quelque sorte.

Pour moi, "Heavy Ghost" a sa propre existence. Il est quelque chose que je ne comprends pas encore complètement, et j’apprécie cela. Après avoir fini de le mixer, trouvé l’ordre des chansons, j’ai réalisé que cet album m’était totalement étranger et je me suis retrouvé à l’écouter de façon presque obsessionnelle pendant les trois mois suivants. J’essaie d’écrire l’esprit ouvert : quand je rentre en studio, souvent je ne sais pas ce qui va en sortir. J’attends qu’une étincelle se produise, et souvent (plus souvent qu’à l’inverse), ça arrive !

Propos recueillis par Mickaël Choisi
Photos par Julien Bourgeois

A lire également, sur DM Stith :
la chronique de "Curtain Speech"

la chronique de "Heavy Ghost"


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