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Headless Heroes – The Silence of Love

HEADLESS HEROES – The Silence Of Love
(Fargo) [site] – acheter ce disque

HEADLESS HEROES - The Silence Of LoveL’art de la reprise est complexe. Y consacrer un album entier est un exercice périlleux, bien que très en vogue. Cat Power s’y plonge, Marianne Faithfull en tire un des albums les plus réussis de sa carrière, mais il faut s’interroger sur l’utilité d’un album de reprises. Lorsqu’on apprend qu’un duo de producteurs, Eddie Bezalel et Hugo Nicolson, veut s’y atteler, on frissonne, inquiets. Et soudain, on apprend que la divine Alela Diane sera la chanteuse du projet et tout s’éclaire. La véritable surprise tient dans le choix des titres repris. Les producteurs ont pioché dans les trésors de la lo-fi (Daniel Johnston), de l’indie-pop (The Jesus and Mary Chain, I am Kloot), ou encore du folk anglais (Jackson C. Frank, Vashti Bunyan). Ils parviennent, malgré cette diversité, à donner une étonnante homogénéité à l’ensemble du projet. L’accent a été mis sur les environnements sonores, emplis de sonorités limpides et chaudes : la guitare slide qui illumine "True Love Will Find You in the End" renforce encore la dimension mélancolique du morceau original, tandis que "Just Like Honey" sonne comme un morceau des Cowboy Junkies ou de Mazzy Star. La production panoramique de l’album dote des morceaux aussi claustrophobes que "To You" d’une dimension quasi-spectorienne. Cordes, auto harpe, marimbas noyés dans l’écho, l’album déploie un panel instrumental très impressionnant au service d’une relecture des morceaux. "The North Wind Blew South" en est la parfaite illustration, avec des cordes à la Jean-Jacques Vannier, des arabesques vocales et un pont à l’orgue Farfisa. Mais certains morceaux ne peuvent s’éloigner de leur vérité initiale : c’est dans son plus simple appareil acoustique qu’apparaît le merveilleux "Blues Runs the Game" de Jackson C. Frank. Et, ayant pour Alela Diane les yeux de Rodrigue, on ne peut qu’être enchantés de la voir ainsi adapter, transporter et transcender ces morceaux. La ballade de Nick Cave "Nobody’s Baby Now", revisitée façon Spacemen 3, justifie à elle seule l’achat de cet album.

Frédéric Antona

True Love Will Find You in the End
Just One Time
Here Before
Just Like Honey
To You
Blues Runs the Game
Hey, Who Really Cares?
Nobody’s Baby Now
The North Wind Blew South
See My Love

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