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Montgomery – Ciné-concert « Mad Max », le 19 février 2009, le 6PAR4, Laval

MONTGOMERY – Ciné-concert "Mad Max", le 19 Février 2009, Le 6PAR4, Laval

On peut se suggérer que c’est suite au projet de Mellano sur "Duel" de Spielberg que les Rennais ont imaginé ce projet de réinterpréter la bande son du premier film de Roger Miller, plus de vingt ans après sa sortie.
Mais pourquoi "Mad Max" ? (une première réponse arrive dès les premières minutes avec la vision assez comique du jeune Mel Gibson, t-shirt bien enfoncé dans un pantalon cuir moulant.) "Mad Max" est certes un nanar qui a engendré un nombre incalculable de navets, mais il a aussi influencé grandement la plupart des films d’anticipation. Donc soit.

De ce véritable projet casse-gueule, les Rennais se tirent vraiment bien en saisissant les passages les plus intéressants du film (si, si, il y en a) avec une netteté d’exécution remarquable puis en soulignant ironiquement les passages les plus mauvais (dont on peut légitimement penser que Miller les ait accentués volontairement). Ainsi Montgomery raille avec des chants naïfs la pudibonderie à couper au couteau des principales scènes de l’épouse de Max Rockantansky.
Si on écarte le duo poursuite de voitures / guitares vrillées attendu, la réussite de ce projet s’est tenue sur quatre moments clés.
Tout d’abord la scène d’entrée des loubards dans une petite bourgade campagnarde. Les Rennais accentuent le côté burlesque (avec l’emploi démonstratif d’un kazoo) de cette bande de motards bisexuels (autre scandale de l’époque). Montgomery adoptera alors ce thème musical pour les différentes scènes de ces personnages peut-être un peu trop systématiquement. Niveau cinématographique, on peut aussi voir ici l’influence de Miller dans les films d’anticipation avec les fameux clowns/motards du "Akira" d’Otomo.
La deuxième scène la mieux reproduite est le premier viol effectué par les motards dans lequel la mise à sac de la voiture, parfaitement découpée par Miller se conjugue parfaitement avec les mélodies ciselées et énervées des Rennais.
La troisième scène est la longue poursuite de la femme de Mad Max, point d’orgue de ce western bitumé. Les guitares et la batterie se tendent à leur paroxysme avant de stopper net au moment de la brusque disparition hors champ de la femme et du fils. La violence est ici plus dans le récit que les images et le rendu est finalement bien plus angoissant. Plus suggestif que démonstratif, le film heurte.
Dernière scène : Mad Max devient aussi sadique que ses ennemis. Le déséquilibre mental des forces de police s’additionne à la folie destructrice des motards. Les mélodies deviennent alors plus perturbées, finissant dans une atmosphère incertaine mais libératrice des pulsions du personnage de Mel Gibson. Visionnant le film pendant tout leur concert, les Rennais poursuivent légèrement leur set après la fin de la projection dans une ambiance musicale contrastée.

Vincent Le Doeuff

A lire également, sur Montgomery :
l’interview (2006)
la chronique de « 
Montgomery » (2006)

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