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Disques

Stanley Brinks – Apocalypso

Stanley Brinks - Apocalypso

Non, il ne s’agit pas d’un nouvel album caraibéen fin de siècle, donc du monde, par l’ami Stanley Brinks, même si on imagine bien que sauter du calypso au personnage de Calypso doit amuser notre cabri hellénophile. Stanley Brinks s’est drapé dans le rôle du coryphée et entouré d’un gang de nymphes chantantes, soient Claire Falzon, Rania Aravidou, Monica Cipollone et Clémence Freschard (bien sûr). Les dix chants ne surpassent pas Homère mais ils ont le goût du nectar et du reviens-y. Osons le mot : les Muses se sont penchées sur « Apocalypso » qui est l’un des disques majeurs réalisés par notre poète ces dernières années. Conjecturons qu’il fut enregistré sans trop de soucis, sourires aux lèvres et clope au bec (les deux en même temps si possible), un ouzo frais pas trop loin, la couronne de lauriers sous la casquette.

Stan explore la douleur de Calypso perdant son Odysseus, on y croise Hermès cabotinant, on y boit beaucoup de vin, on flemmarde, il y pleut même souvent… comme à Berlin ? On imagine qu’on est dans un jeu de miroirs entre la Grèce et Kreuzberg. Notre Homère Düne chante l’amour comme toujours, une nouvelle fois du point de vue féminin (souvenons-nous de « Brother Morphine », succulent album de reprises d’artistes féminines exclusivement, à une notable exception près) et on est enchanté une fois de plus par tant de drôlerie et de finesses. « Sweet Lotus », rejoint la ritournelle de R.E.M. au rang des chouettes chants inspirés par la visite chez les Lotophages et on adore la trouvaille du « bronze bikini ». Autre mérite du disque : il nous replonge dans des envies de mer Égée et de relecture de l’Odyssée, en particulier du chant XXIII, mon préféré, retrouvailles allusivement charnelles de Penelope et d’Ulysse, précédées de la ruse de l’épouse pour démasquer son mari, dans leur lit, solide olivier taillé autour duquel fut bâtie la maison d’Ulysse. Je ne sais pas si les oliviers poussent à Berlin mais je ne doute pas de la solidité d’un tel amour si bien chanté depuis tant d’années. 

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