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Tom Brosseau – Cavalier

TOM BROSSEAU – Cavalier
(Fat Cat Records / PIAS) [site] – acheter ce disque

TOM BROSSEAU - CavalierAllons droit à l’essentiel : Tom Brosseau a une voix magnifique. Il suffit d’écouter "My Heart Belongs to the Sea", sur son sixième et nouvel album, "Cavalier", pour se sentir immédiatement conquis. Avec une voix fantomatique hantée par le spectre de Jeff Buckley, ce nomade du Dakota nous livre rien de moins qu’une chanson digne de Billie Holiday qu’aurait interprétée Antony. C’est clairement le timbre haut-perché de Brosseau qui mène ici la barque, promenant son cœur sur une mer de nuages bleutés, où l’on devine encore les sillages mélancoliques tracés par Perry Blake, Ben Christophers ou Rufus Wainwright.
À l’écoute du reste de l’album, on peut pourtant regretter un certain manque d’audace face au cahier des charges de la musique traditionnelle américaine. Tom Brosseau se contente en effet malheureusement souvent du cadre conventionnel, voire prévisible de la musique folk, tant dans les accords que dans ses textes. En se revendiquant d’une filiation évidente avec les grands noms du genre (Bob Dylan en tête), il ne fait que promener confortablement sa barque dans le sens du courant, évitant ainsi de devoir un jour ou l’autre se jeter à l’eau.
Le coup de génie vient alors de la production élégante de l’album, orchestrée par le toujours impeccable John Parish, qui évite à Brosseau de faire cavalier seul, et donc le risque de se perdre en chemin. Parish ne parvient cependant pas toujours à faire oublier la timidité dont souffrent certaines chansons, une timidité qui au final rend l’ensemble un peu tristement pâlot. On voudrait voir ce jeune homme toujours tiré à quatre épingles descendre parfois de son nuage et s’acoquiner un peu plus avec la terre, comme sur "Instructions to Meet the Devil", deuxième perle de l’album, qui s’inscrit dignement dans la lignée des "Songs of Love and Hate" de Leonard Cohen.
Sans révolutionner le genre, "Cavalier" n’en reste pas moins un disque intemporel et classieux qui reflète parfaitement l’hypersensibilité atypique de son auteur.

Christophe Patris

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