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Disques

V/A – Bordeaux Rock 2004-2014

V/A - Bordeaux Rock 2004-2014

Pour faire une telle sélection, à la fois aussi simple que compliquée (10 ans, 10 groupes, à Bordeaux ? Ouch), l’association Bordeaux Rock a trouvé la méthode qui me semble la plus juste : celle de la subjectivité, du coup de cœur, au-delà du critère de l’appréciation collective. Si le casting est parfois attendu et tout aussi logique (de Mars Red Sky à Pendentif en passant par Petit Fantôme ou Frànçois and the Atlas Mountains), il se distingue par les morceaux sélectionnés, et donc aussi par quelques noms que l’on n’espérait pas forcément. Par exemple, Le Pingouin, projet de Pierre Loustauneau (aka Petit fantôme) et Mickaël Appolinaire (Lonely Walk, entre autres) est là. Brillante idée, et aussi une excellente raison pour rappeler à Batman qu’il a ses annuités et que la retraite l’attend. Du hip-hop enrichi à la pop, par un trio inspiré, que j’aimerais terriblement revoir (quitte à aller à la « Patinoire », un de leurs tubes). Quelle ampleur, quel sens de la mélodie mêlé avec beaucoup de bonheur et avec de l’absurdité grinçante (« Un esprit terne dans un corps gras ») : le Pingouin ne vole pas, mais il a tout ce qu’il faut pour foutre la pâtée à qui s’y frotte. On retrouve aussi avec plaisir Pull et Julien Pras au chant (présent donc deux fois avec Mars Red Sky) : un groupe en or massif, qui a fait beaucoup d’émules. Il y a aussi ALba Lua et une dreampop qui s’étiole au soleil pour virer psych-pop tout en douceur. Et quand les noms les plus célèbres apparaissent, c’est par le biais d’un titre presqu’oublié (Petit fantôme et ses “Libérations terribles 2”), un titre trop peu souvent entendu de Frànçois & the Atlas Mountains (“Tour de France”, qui annonçait avec quelques années d’avance leur “City Kiss”), un titre du dernier (et récent) Mars Red Sky (“Hovering Satellites”). Même que l’on entend Magnetix éructer en français (“Nulle autre que toi”), JC Sàtan faire trembler le mur des caves bordelaises (“Satan” : pouvait-on attendre autre chose d’un tel titre ?) et Kim jouer avec Herman Düne le temps d’une ballade folk très Neil Young dans le style. Et comme l’été arrive, il y a aussi Pendentif. Valeur pop étalon, le groupe a su se constituer avec “Mafia Douce” un public fidèle. Le choix de “Boulevard du crépuscule” est le bon, celui d’un titre dense et dansant, et qui mélange la sensualité du groupe à des claviers rutilants et toujours cette section rythmique. Preuve qu’à 10 ans, on pense encore à s’amuser, prendre du bon temps en musique devant son gâteau. Rendez-vous pour les 20 ans ?

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