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Disques

Moose – Highball me!

MOOSE – Highball Me!
(Nickeles and Dimes / Pop Lane)

MOOSE - HIGH BALL ME!Autant le dire tout de suite, je suis un fervent adorateur de Moose, « XYZ » et « Live a Little, Love a Lot » constituant à mes yeux deux des meilleurs disques de pop de ces dernières années. Enregistré il y a déjà quelque temps, le nouvel album de Moose se faisait attendre. C’est donc avec beaucoup d’espoir et une indulgence sans limites que je me suis penché sur « Highball Me ». Entendons-nous bien : c’est un bel album pop, réussi, bien écrit et bien interprété, pas artificiel pour deux sous. Certes, donner un successeur à "Live a little, Love a lot" n’était pas chose facile. Mais je dois avouer que, de prime abord, j’attendais mieux de Moose, groupe qui m’avait habitué à marcher bras dessus bras dessous avec la grâce. Ne serait-ce que de ne pas avoir le sentiment d’écouter des démos.

Ce qui surprend tout de suite, c’est le son. Entre les synthés disgracieux qui polluent des morceaux comme I Can’t Get Enough Of You ou Won’t Look For Love, auxquels il ne manque que quelques cordes pour être parfaits, et la voix déformée par des effets sans intérêt, « Highball Me » donne parfois l’impression d’avoir été enregistré dans une salle de bain par un ingénieur du son estampillé années 80, ce qui est d’ailleurs peut-être le cas.

Si le génie mélodique de Russel Yates et Kevin Mc Killop est intact, il semble leur manquer cette forme étrange de sérénité qui marquait « Live a Little, Love a Lot », cette impression qu’on a la vie devant soi et qu’on peut « chausser des bottes de sept lieux en se disant que rien ne presse » (comme disait Aragon, véritable père de la pop musique alanguie). En bref, l’ambiance confortable et accueillante qui faisait qu’on rentrait dans ce disque comme dans son lit un jour d’hiver, une tasse de thé à la main. Ici tout va trop vite, comme s’ils se dépêchaient d’expédier leur album sans trop se soucier du résultat. A force, l’ensemble finir par donner un sentiment d’hétéroclite et par glisser sur l’auditeur comme l’eau sur le carrelage de la salle de bain, avec le même résultat : on est propre mais un peu de mauvaise humeur après s’être méchamment cassé la figure.

Mais je compte sur mes doigts : Moose a l’habitude d’enchaîner un coup de génie et un album sympathique de bons artisans pop (« XYZ » puis « Honey Bee »). Attendons donc le prochain. Au moins, Moose est toujours vivant et c’est déjà une excellente nouvelle. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un label leur donne les moyens d’enregistrer décemment.

Additif au journal de bord du capitaine :

Après plusieurs écoutes, plusieurs jours passés, je me suis surpris à siffloter The Only Man in Town, opportunément sauvé de l’oubli auquel sont en général destinées les faces B, et à me lever le matin avec Lily La Tigresse en tête. Et je me suis rendu compte que ces mélodies prenaient toute l’ampleur et toute la richesse qu’elles ne trouvent pas sur disque. « Highball Me » devait initialement s’appeler « Twelve New Ways To Fly », du nom du très court et très beau morceau instrumental qui clôture le disque. Dites, Monsieur Cadburry, en plus de faire les Fingers plus longs, vous ne voudriez pas couper la corde qui retient Moose au sol et les laisser reprendre leur vol ? Vous nous rendriez un sacré service.

Loik

A Starting Point
Can’t Get Enough Of You
Keeping Up With You
Lily La Tigresse
Won’t Look For Love
High Ball Me Baby!
The Only Man In Town
Pretend We Never Met
There’s A Place
Wonder Where I’ll Go
Twelve New Ways To Fly

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