DRUGSTORE – Songs for the jet set
(Global Warming / Le Village Vert / Wagram)
Les deux premiers albums de Drugstore avaient fait sensation, mais pas forcément pour les bonnes raisons. La bonne vieille hype typiquement anglaise qui entoura la sortie du premier et la présence d’un invité de marque quand même un peu encombrant sur le second aurait pu faire oublier les qualités indéniables de la musique du groupe et laissé l’impression un peu superficielle qu’on avait là affaire à un groupe leader, certes, mais de seconde division. Conjonction heureuse d’une production chaleureuse et sobre et d’un songwriting de haute volée, "Songs For The Jet Set" séduit en intégralité et devrait dissiper ce malentendu . L’indie pop maîtrisée du groupe de la belle Isabel, en lorgnant un peu vers un folk alangui des plus confortables, tout en gardant sa tonicité et son poil vif. On se lovera donc avec bonheur dans les replis pedal-steelés (Paul Niehauss, de Lambchop traine fort judicieusement dans les parages) du premier titre, "Baby Don’t Hurt Yourself" ou dans les rayons de soleil du violoncelle de "Song for the lonely" ou de "Little Girl". Et puis il y a le plaisir inimitable de retrouver la voix d’Isabel Monteiro, suavement éraillée, pas loin de Marianne Faithful parfois, parachever la mélancolie racée de "Hate" ou "Wayward Daughter". Même quand la musique se fait plus démonstrative ("I Wanna Love You Like A Man", un brin rigide, ou "Thin Air", mini hymne titubant), cela passe encore, en finesse même. Il faut se rendre à l’évidence, il est légitime de parler de sans-faute pour cet album. Experimental, pas trop, jet set peut-être, mais à ne surtout pas jeter à la poubelle.
Guillaume
Baby Don’t Hurt Yourself
Song For The Lonely
I Wanna Love You Like A Man
Navegando
The Party Is Over
Hate
Little Girl
Wayward Daughter
Thin Air
Allegro Ma Non Troppo
Flying Down To Rio