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Disques

Hood – Cold House

HOOD – Cold House
(Domino/Labels)

HOOD - Cold HouseL’hiver approche, à toute vitesse. Et pour ceux qui voudraient bien s’empêcher d’y croire, Hood se fera un plaisir de leur rappeler l’implacable corruption des éléments et du moral qui accompagne cette période de l’année. Quelques deux ans après le mémorable "The Cycles Of Days And Seasons", les deux frangins de Leeds n’ont pas trouvé le moyen de se débarrasser de la mélancolie chronique que leur a infligée à jamais une enfance plongée dans un ennui gluant, et qui suinte de chacune de leurs notes. Et – désolé de le dire – c’est tant mieux. Car Hood est de ces groupes qui, sans en faire des tonnes, puisent dans la désolation et le dépouillement (il est des titres qui ne trompent pas : "You Show No Emotion At All", "Branches Bare", "The Winter Hit Hard", "Lines Low To Frozen Ground"…) de vraies richesses, ce qui n’est pas le dernier des paradoxes. Et leur petit dernier, "Cold House" s’avère, tout comme son prédécesseur, un condensé de ce qui peut se faire de mieux dans le mélange synthétique/organique, le flirt de l’électronique avec l’indie-folk. Dès les premiers beats, un climat s’installe, une atmosphère implacable, poisseuse. Des grattements, crissements, et autres bidouillages déstructurés se superposent aux balais légers du batteur, tandis que cuivres en demi-teintes, claviers, basse et arpèges de guitare bâtissent une mélodie compacte et obsédante. Le travail vocal n’est pas le moins intéressant du disque, puisque Hood a eu la bonne et improbable idée de convoquer Dose One et Why?, deux rappeurs dont le phrasé, passé à la moulinette, s’intègre à merveille dans ce paysage sonore grelottant. On n’avait pas entendu détournement aussi intelligent depuis des lustres. Tourmentés par l’idée du temps qui passe et fait tout disparaître, Chris et Richard Adams conduisent "Cold House" vers des motifs de plus en plus éclatés et expérimentaux, qu’interromps un instant "I Can’t Find My Brittle Youth", morceau de bravoure punk et tube en puissance. A l’arrivée, donc, un disque jouissivement sombre, qu’on rangera dans sa discothèque tout contre le "Silur" de Tarwater, à portée de platine pour les prochains mois.

Jim Duel

They removed all trace that anything had ever happened here
You show no emotion at all
Branches bare
Enemy of time
The winter hit hard
I can’t find my brittle youth
This is what we do to sell out(s)
The river curls around the town
Lines low to frozen ground
You’re worth the whole world

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