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Disques

V/A – 25 years of Rough Trade shops

V/A – 25 years of Rough Trade shops
(Mute / Labels)

V/A - 25 years of Rough Trade shopsLes temps sont durs pour les labels indépendants « historiques ». Si Mute affiche toujours une santé florissante grâce à la fidélité de Nick Cave et, surtout, de Depeche Mode, la plupart de ses contemporains, nés également lors du bouillonnement punk-new wave, sont au mieux en demi-sommeil aujourd’hui. Ainsi de 4AD, Factory et Rough Trade, qui ont fait paraître à eux trois une grande partie des disques quintessenciels du dernier quart du XXème siècle. Ce dernier a la particularité d’avoir été un magasin avant d’être un label : c’est ce que nous rappelle un récent coffret de quatre CD, paru chez Mute (peut-être pour les raisons exposées plus haut), et intitulé : « 25 years of Rough Trade Shops ».
Geoff Travis et Steve Montgomery ouvrirent le premier Rough Trade shop en février 1976 à Londres, sur Kensington Park Road (d’après les notes du livret écrites par l’indispensable Jon Savage). Fin 1977, Rough Trade commença à publier également des singles (le premier album, « Inflammable material » des Stiff Little Fingers, date d’août 1979) . En 1982, l’activité du magasin et celle du label (production et distribution) furent séparées, cette dernière prenant de plus en plus d’importance. Le magasin fut ensuite déplacé sur Talbot Road, et un second magasin fut ouvert en 1988 à Covent Garden, au sous-sol d’un magasin de skate-boards. Les deux existent toujours et attirent la fine fleur des musiciens et directeurs de labels anglais, à la recherche des meilleurs (et des plus rares) nouveautés. En revanche, celui de la rue de Charonne, à Paris, où l’auteur de ces lignes se souvient avoir acheté ses premiers 45 tours des Tindersticks ou de Lambchop, a malheureusement fermé il y a quelques années. Il semblerait qu’il en existe également un à Tokyo, ce qui n’a rien d’étonnant quand on connaît le bon goût des Japonais en matière de musique. Voilà pour l’histoire-géo.
Ce coffret, bon marché mais soigné, retrace en 56 morceaux l’histoire des magasins Rough Trade et n’est donc pas consacré uniquement à la riche production du label éponyme (il reste d’ailleurs à espérer qu’un tel objet voie le jour). Il donne un bon aperçu de la production des labels indépendants, de leurs origines (au milieu des années 70) à nos jours. Certes, même aux débuts de Rough Trade, les majors ne sortaient pas que des disques mainstream, sans aucun risque. Reste que les groupes les plus radicaux, musicalement ou politiquement (ou les deux), n’avaient guère d’autre choix que d’œuvrer dans les marges du circuit, ce qui leur convenait d’ailleurs très bien. Le premier CD peut ainsi apparaître comme un best-of idéal de la production alternative des années 75-80, de Pere Ubu (l’insurpassable « 30 seconds over Tokyo ») à Birthday Party (l’intense « Mr Clarinet »), en passant par les Buzzcocks des débuts (« Boredom »), les Swell Maps, The Normal (le groupe du très sympathique Daniel Miller, futur boss… de Mute), Throbbing Gristle, Subway Sect, les Raincoats, Crass, The Fall… L’Angleterre (et, dans une moindre mesure, les Etats-Unis) n’ont sans doute pas connu depuis d’époque aussi féconde et aussi aventureuse.
On pourrait tartiner des paragraphes sur les trois autres CD, où l’on croise des groupes relativement populaires comme les Pixies, Mazzy Star, Cornershop, Smiths, Nick Cave ou Cocteau Twins, d’indispensables fous furieux comme Fœtus ou Einstürzende Neubauten, la nouvelle vague electro, de Plastikman aux merveilleux Boards of Canada, des enchaînements logiques (« Shipbuilding » de Robert Wyatt succède à « The Sweetest girl » de Scritti Politti, morceau auquel l’ex-Soft Machine a collaboré), des inconnus comme …And the native hipsters (avec un morceau totalement frappadingue de 1980), et quelques raretés comme ce « Talk to me » vers. 91 des Tindersticks, chanté par… une femme (ou alors par Stuart Staples dans un état plus que second). Même si vous êtes un collectionneur de disques richissime, il est donc peu probable que vous ayez déjà les 56 morceaux de ce coffret extrêmement stimulant, entre magnifiques souvenirs et formidables découvertes.

Vincent

30 seconds over Tokyo [PERE UBU]
Boredom [BUZZCOCKS]
Fisherman [CONGOS (THE)]
Nag nag nag [CABARET VOLTAIRE]
T.V.O.D. [NORMAL (THE)]
Suspect device [STIFF LITTLE FINGERS]
United [THROBBING GRISTLE]
Ambition [SUBWAY SECT]
Part time punks [TELEVISION PERSONALITIES]
Fairytale in the supermarket [RAINCOATS (THE)]
Reality asylum [CRASS]
Transmission [JOY DIVISION]
People say [GO-BETWEENS (THE)]
Let’s build a car [SWELL MAPS]
Final day [YOUNG MARBLE GIANTS]
How I wrote ‘Elastic man’ [FALL (THE)]
Mr clarinet [BIRTHDAY PARTY (THE)]
There goes concorde again [… AND THE NATIVE HIPSTERS]
The sweetest girl [SCRITTI POLITTI]
Hipbuilding [WYATT, ROBERT]
Gums bleed [FOETUS]
Hand in glove [SMITHS (THE)]
Sugar hiccup [COCTEAU TWINS]
Krieg in den stadten [EINSTURZENDE NEUBAUTEN]
Tupelo [CAVE, NICK & BAD SEEDS (THE)]
Road to nowhere [TALKING HEADS]
Death valley ’69 (W. Lydia lunch) [SONIC YOUTH]
Hard left [TACKHEAD]
Jungle [PERRY, LEE ‘SCRATCH’ & DUB SYNDICATE]
Birthday [SUGARCUBES (THE)]
Bone machine [PIXIES]
Touch me I’m sick [MUDHONEY]
Revolution [SPACEMEN 3]
Different drum [LEMONHEADS]
Furthur back and faster [COIL]
The light that will cease to fail [STEREOLAB]
Her jazz [HUGGY BEAR]
Fade into you [MAZZY STAR]
Song to the siren [CHEMICAL BROTHERS (THE)]
Pink frost [CHILLS (THE)]
Soaky in the pooper [LAMBCHOP]
Sciew spoc [GESCOM]
Plastique (Video mix) [PLASTIKMAN]
Gak [GAK]
Gam jullandar shere [CORNERSHOP]
Presha III [STUDIO PRESSURE]
Everything you do is a balloon [BOARDS OF CANADA]
Flashlegs (Suite) [ECHOBOY]
As the rain (Adrian Sherwood on-u sound remix) [JEB LOY NICHOLS]
Monkey on your back [CLINIC]
Hot topic [TIGRE (LE)]
To you [I AM KLOOT]
In the bath [LEMON JELLY]
Fuck the pain away [PEACHES]
My winding wheel [ADAMS, RYAN]
Talk to me (91 version) [TINDERSTICKS]

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