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Disques

Interpol – Turn On The Bright Lights

INTERPOL – Turn On The Bright Lights
(Matador / Labels)

INTERPOL - Turn On The Bright LightsGrosse sensation en devenir depuis leur prestation à la Route du Rock 2001, les jeunes gens bien habillés d’Interpol déboulent enfin sur long format. L’occasion de vérifier l’assertion un peu succincte que je me souviens avoir proféré à la fin de leur prestation malouine, entre deux bouchées de galette-saucisse : ringard [1] mais efficace.
Et assertion non démentie par ce premier album, tout aussi ringard et tout aussi efficace.
Ce n’est pas un crime de sortir un disque qui attire les comparaisons avec moult groupes du passé. En l’occurrence, on en arrive même se dire qu’il en faut de la vista pour lancer le dernier (ou peu s’en faut) revival auquel Lenny Kravitz n’ait pas pensé. Qu’il faut du talent pour concasser en un album, en vrac, Joy Division, Echo and the Bunnymen, The Sound, the Chameleons, U2 première période ou même Bauhaus et en sortir un disque qui ne soit pas foncièrement ridicule.
Sans passage faible (à part peut-être l’ultime "Leif Erikson", le titre de trop), "Turn On The Bright Lights" est donc diablement efficace et enchaîne les morceaux irrésistibles mais pas toujours franchement originaux (vous l’aurez compris) ni mémorables (seules "PDA", réenregistré en une version légèrement moins bonne que l’originale, et le tire-larme "NYC" parviennent à demeurer durablement en tête longtemps après l’arrêt de la platine CD), la qualité des compositions restant toutefois le principal atout du groupe. En effet, les morceaux sont pour le moins bien charpentés et le son, costaud, basse solide et guitares martelées à la limite de la monotonie, n’est pas sans impressionner. Semblant osciller entre parodie de "She’s Lost Control" et paraphrase de "Love Will Tear Us Apart", les paroles ne contribuent pas à éclaircir le mystère. Seule concession à l’air du temps (et encore, cet air là n’est pas non plus de première fraîcheur), "Say Hello To Angels" fait figure de cavalcade entre Strokes et Smiths assez décapante. Pour le reste, passée une première écoute qui peut facilement s’avérer navrante (selon l’âge, le background musical, l’évolution personnelle ou le degré de nostalgie de l’auditeur…), "Turn On The Bright Lights" réussit vite à trouver sa place dans le cercle des "bons disques" auxquels on revient de temps en temps sans déplaisir. Efficace, on vous dit. Pour l’originalité ou le génie, ce n’est pas forcément là qu’on s’adressera prioritairement, mais on a connu du ringard moins saisissant. Allez donc en parler au pathétique Beigbeder et à "ses" années Cold-Wave…

Guillaume

Untitled
Obstacle 1
NYC
PDA
Say Hello To The Angels
Hands Away
Obstacle 2
Stella Was A Diver And She Was Always Down
Roland
The New
Leif Erikson

1 : le terme de "ringard" est volontairement exagéré dans le seul but mesquin de frapper l’imagination du lecteur. En fait, j’aime bien Interpol (j’aime bien les trucs ringards de toute façon).

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