CINERAMA – This Is Cinerama / Cinerama Holiday
(Scopitones)
Pour les personnes peu enclines, comme moi, à collectionner les singles, le dernier volet discographique de Cinerama tombe à point nommé. On connaissait déjà le fort penchant de David Gedge pour le format incisif du single, taillé sur mesure pour ce groupe trempé dans la culture anglaise ; souvenez-vous de ces incontournables "Hit Parade" 1 et 2. Après The Wedding Present, le voici donc qui récidive.
Cette compilation me permet de faire d’une pierre deux coups en vous parlant également de celle parue en 2000 et rassemblant les quatre premiers singles du groupe sous le titre dispensable de "This Is Cinerama".
Le problème d’une compilation est de parvenir à la défendre auprès du fan tout autant que de celui qui ignore encore tout du groupe en question. Je n’éprouve cependant aucun malaise à vous parler de ces deux recueils de singles tant les arguments abondent. Pour le néophyte, voici deux occasions à ne pas rater d’entrer dans la pop de plus en plus orchestrale mais toujours énergique de Cinerama. L’habitué retrouvera quant à lui les titres qui l’ont fait vibrer sur les précédents albums mais, surtout, une ribambelle de faces B et de versions inédites, certaines justifiant presque à elles seules l’achat de ces disques.
On se réjouira de la progression du groupe dans cet exercice dont il semble si friand. "This Is Cinerama" était certes agréable mais laissait l’inconfortable impression d’un manque d’inspiration sur quelques faces B, ce que les titres "Manhattan" et "Film" s’empressaient de nous faire oublier. "Cinerama Holiday" est en revanche un ravissement de bout en bout, si l’on excepte la douteuse reprise de "Yesterday Once More" des Carpenters. Ainsi, commençant par une version tonique de "Wow", d’emblée la part belle est faite aux guitares électriques, donnant au puîné de la première compilation une coloration plus rock, n’empêchant pas certaines chansons de bénéficier des arrangements dont Cinerama est coutumier : violon, piano, flûte et trompette en tête. La surprise vient surtout de deux titres en espagnol, dont une version de "Hard, Fast And Beautiful", renommée pour l’occasion en… "Dura, Rapida Y Hermosa".
En bref, ces deux disques (surtout le dernier) nous rappellent simplement que ce n’est pas un hasard si David Gedge est le chouchou de John Peel : Cinerama est l’une des plus belles et sous-estimées usines à tubes pop des dernières années.
Par son manque de médiatisation en France, Cinerama semble devoir rester pour nous ce petit groupe d’outre-Manche que l’on semble préférer voir rester confiné dans son jardin anglais à l’herbe bien verte, plutôt que de le retrouver, atteint de Crosfeld Jacob, une trayeuse au bout des instruments.
Quant à la pochette enfin, si elle vous rappelle quelque chose, je vous laisse le soin de l’interprétation…
Fred
This Is Cinerama :
Kerry Kerry
Love
Au Pair
7X
Mr. Kiss Kiss Bang Bang
Dance, Girl Dance
Model Spy
Crusoe
Pacific
King’s Cross
Manhattan
Film
London
Ears (Valvola remix)
Cinerama Holiday :
Wow (single version)
10 Denier
Gigolo
Lollobrigida
See Thru
Sly Curl
Your Charms
Reel 2, Dialogue 2
Girl On A Motorcycle
Superman
Starry Eyed
Yesterday Once More
Superman (version en Espagnol)
Dura, Rapida Y Hermosa