URSULA – Todo Vuelve A Ser Lo Que No Era
(Foehn)
Voici un disque qui arrive au parfait moment pour accompagner le faussement joyeux élan collectif de fin d’année. Une dinde au marrons calcinée, une famille re/dé-composée à qui on n’a plus rien à dire, des cadeaux pathétiques et… Ursula en bande sonore de cette catastrophique masquarade annuelle.
Dès les premiers coups de boîte à rythme, claquants au possible, on pense à Arab Strap. Plus caressant et plus en rondeurs, ce groupe espagnol ne pourra cependant pas éviter la comparaison avec nos Ecossais fétiches tant la voix de David Cordero fait penser à celle d’Aidan Moffat ; basse, rampante, fatiguée par les soirées imbibées et enfumées, elle parle au moins aussi souvent qu’elle ne chante.
Sur ce deuxième album, Ursula a considérablement étoffé ses compositions et fait la part belle à une électronique mélodique et sensible. Beaucoup plus abouti que le précédent et néanmoins déjà magnifique "Banda Sonora De Mi Funeral", ce nouvel album est donc moins brut que son aîné et s’offre une palette infinie d’arrangements et d’idées, lui donnant une coloration tantôt électronique (grâce à Balago notamment), tantôt pop minimale, tantôt post-rock. Le melodica est toujours bien là, l’usage qui en est fait n’étant pas sans rappeler Migala, tout comme l’accordéon d’ailleurs, tous deux venant introduire un peu plus de ce délicieux vague à l’âme.
Sur "Dime Quién Eres", une respiration pénible se fait entendre comme toile de fond d’un habile et courageux mélange entre de l’électronique, du rap, du post-rock (façon Godspeed Your Black Emperor!), de la trompette et encore d’autres choses que je découvrirai lors des prochaines écoutes (NdlR : complément de chronique laissé au lecteur à titre d’exercice).
La musique d’Ursula évoque les nuits solitaires et douloureuses où toutes les pensées tournent en rond autour des mêmes sujets déprimants, où le sommeil ne vient pas et où le lendemain est appréhendé comme une angoissante perspective. Par sa musique ainsi que par ses textes dont le malaise transpire à chaque couplet, le groupe se fait un devoir de nous faire partager son indécrottable tristesse.
Vous tenez là un des plus beaux albums de l’année, fruit d’une mélancolie toute espagnole et bouleversante, sans aucune fausse note. Je ne m’imagine plus passer les "fêtes" sans cette perle. Et vous ?
Fred
A Quién Quiero Engañar ?
Infelidades Múltiples
4, 13, 35 … ?
Una Y No Más
Dime Quién Eres
Recuerdamelo Mañana
De Tripas Corazó
Ángela Desaparece
Y Yo Con Estos Pelos
Basta Con Cerrar Los Ojos