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John Cunningham – Interview


On ne le répétera jamais assez : John Cunningham est un songwriter essentiel. Depuis « Backward Steps » (presque 15 ans), il a semé sur son parcours des disques plus attachants les uns que les autres, pas révolutionnaires certes, mais foudroyant de talent et de personnalité. Malheureusement, trop discrètement (ou sommes-nous sourds ?). Et comme John aime bien prendre le temps de vivre entre deux albums et deux labels, quand il passe dans nos parages avec un nouvel album, « Happy Go Unlucky », il ne faut pas le rater. Alors on s’y est mis à deux, avec nos petits camarades de Radio Campus Paris, pour interviewer le loustic.

Hier (NdlR : la veille au Café de la Danse), tu as joué un de tes premiers concerts depuis presque deux ans. Comment ça s’est passé ?
Avant de monter sur scène, je me sentais très nerveux, juste une demie-heure avant. Et puis après j’ai bu une demie-bouteille de vin et en dix minutes, ça allait un peu mieux. Et dès que j’ai commencé à ressentir l’accueil chaleureux du public, c’est devenu une expérience très agréable.

Un des tes derniers concerts, c’était en compagnie d’Orwell et de Fugu, à Arras, avec plein de musiciens, tu en gardes quels souvenirs ?
En fait, j’avais également accompagné Fugu en tournée aux Etats-Unis en première partie de Stereolab après Arras, et c’était une expérience intéressante de reprendre mes propres titres avec un autre groupe. Donc j’avais fait des concerts ensuite, mais cela n’avait pas l’intensité d’un concert où l’on joue son propre travail. Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué solo, également, je m’en suis sorti vivant, c’est l’essentiel.

Pour en venir à l’album, pas mal de gens ont participé à son enregistrement, peut-être peux-tu nous dire comment tu les as rencontrés ?
Joe qui joue des claviers, je l’ai rencontré car j’enseigne en université et je l’ai rencontré par ce biais, c’est un excellent musicien et nous sommes devenus amis. Mon batteur, Paul Portinari… je ne suis plus sûr de comment je l’ai rencontré… c’est un sacré personnage… comme tous les batteurs semblent l’être. Ca tient à Brighton aussi, c’est une petite ville, mais remplie de personnes très créatives, et il est très facile de rencontrer des musiciens ou des artistes. Donc petit à petit, tu rencontres des gens, à force de graviter avec eux et tu finis par travailler avec les meilleurs.

Tu y as enregistré l’album ?
A Brighton ? oui, selon les phases, nous avons enregistré en studio, et j’y ai travaillé chez moi également.

Et comment as-tu rencontré Mehdi de Fugu et as-tu été amené à travailler avec lui ?
Mehdi avait écouté « Homeless House », et moi j’avais entendu un des ses morceaux, « She’s Coming Over », chez Alex Melis, qui dirigeait les Disques Mange-Tout. J’avais trouvé ça génial et nous nous sommes rencontrés lorsque j’ai joué à Nancy. Nous sommes devenus amis et ensuite il m’a demandé si je pouvais l’aider à mixer son album. Et ça s’est vraiment bien passé, on a vraiment des goûts similaires en musique et la même perception de comment on devait mettre en valeur les références pendant le mixage, pas besoin d’explication superflue..

Il s’est écoulé un grand laps de temps entre « Homeless House » et « Happy Go Unlucky ». Peux-tu nous dire ce qui s’est passé ?
Tout le monde acquiesce dirait-on ! A part le fait que je suis incroyablement paresseux et que j’aime par dessus tout rester au lit à contempler le plafond…en fait, c’est un mélange de plusieurs choses. D’abord j’ai une vie en dehors de la musique. Ensuite, quand je compose une chanson, j’ai besoin de la laisser vivre pendant un certain temps, la laisser respirer, lui laisser de l’espace, peut-être pendant plus de temps que d’autres. Et quand j’en ai assez pour faire un album, quand les chansons ont assez respiré, c’est le moment de le faire. C’est un mélange de ça et de problèmes logistiques, de la nécessité de jongler entre ma vie, mon travail et mon envie d’aller boire des bières au pub au lieu d’être en studio à enregistrer, mixer ou composer. Jongler avec tout ça signifie qu’il faut quatre ou cinq ans pour arriver au but. Peut-être que le suivant prendra moins de temps.

Comment a eu lieu la rencontre avec Top 5 Records ?
C’est une longue histoire… en fait, non, que dis-je, ce n’est pas une longue histoire ! Je ne me souviens pas exactement. Je n’avais pas de label au départ pour sortir l’album en Belgique et en France. Sébastien et Fabrice ont pensé que c’était une tragédie que l’album ne sorte pas dans ces pays. Donc ils m’ont contacté. Il y avait d’autres personnes intéressées pour le sortir mais il y a tout de suite eu quelque chose de très naturel à travailler avec eux. Il est évident qu’ils n’ont pas de plan de domination du monde avec leur label, ce sont juste des passionnés de musique qui sortent des disques pour les bonnes raisons.

Et tu es heureux avec eux ?
Oui, ils font un super boulot. D’ailleurs je suis là pour le prouver !

Te rencontrer semble donner envie de créer un label…
(rires). Malheureusement quant à moi je ne m’en sens pas le courage. Peut-être mon prochain album sortira-t-il encore sur un obscur label qui n’existe pas encore.

 

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