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Disques

Jim White – Drill a Hole in That Substrate and Tell Me What You See

JIM WHITE – Drill a Hole in That Substrate and Tell Me What You See
(Luaka Bop/V2)

JIM WHITE - Drill a Hole in That Substrate and Tell Me What You See"Drill a Hole…", troisième album de Jim White, est un disque qui se regarde avant de s’écouter. Le livret regorge en effet de photos qui rappellent celles prises par David Lynch sur le tournage d’"Une histoire simple". On y voit une Amérique de trailers à la peinture écaillée, de terrains vagues envahis par les herbes folles et de petits détails curieux, du genre à plaire à David Byrne, qui a signé le grand escogriffe sur son label fureteur Luaka Bop. Les chansons de Jim White viennent de là, d’un pays fantasmatique et un peu déglingué : Pensacola, Floride d’en bas, ses marais à moustiques, ses églises, le nom de Jésus partout – dans l’une des chansons de l’album, Jim White l’imagine même conduire un camping-car, tandis que Bouddha est à moto et que Mahomet préfère le train…
Pour faire boiter joliment son americana sudiste à la vue large, le chanteur-guitariste a trouvé le maître d’œuvre idéal en la personne de Joe Henry, qui produit ici avec la même finesse et la même audace dont il fait preuve sur ses propres disques. Dépassant fréquemment les six minutes, les chansons respirent, résolument laid-back, à la bonne franquette. Elles semblent parfois avoir été enregistrées au salon (souffle, cordes qui grattent, grain des instruments…), mais alors un grand salon pour accueillir plein de chouettes amis : Aimee Mann – dont la voix angélique s’élève dès le refrain du premier morceau -, M. Ward, les Barenaked Ladies ou encore Mary Gauthier, pour ne citer que les plus connus.
Comme Joe Henry, Lambchop ou Stan Ridgway, Jim White peut ainsi décliner toutes les nuances des musiques américaines – soul, jazz, blues, rock, country, gospel… – en les ravivant, préférant en respecter l’esprit plutôt que la lettre. Regorgeant d’idées, de trouvailles, la musique est en tous points digne de la voix et des textes de White, petites histoires tordues, à la fois concrètes et impressionnistes, suprêmement bien écrites et bourrées d’images saisissantes ("Il y a une cabine téléphonique au paradis, que personne n’appelle" : ça a dû rappeler à Byrne son "Heaven" d’antan). "Drill a hole…" est aussi un (superbe) disque qui se lit.

Vincent

Static on the Radio
Bluebird
Combing My Hair in a Brand New
That Girl from Brownsville Texas
Borrowed Wings
If Jesus Drove a Motor Home
Objects in Motion
Buzzards of Love
Alabama Chrome
Phone Booth in Heaven
Land Called Home

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