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Disques

Shearwater – Winged Life

SHEARWATER – Winged Life
(Fargo Records)

SHEARWATER - Winged Life Cet album n’est pas comme les autres. On suppose dès la première rencontre avec « Winged Life » qu’il sera difficile de passer outre. Et chaque nouvelle écoute enfonce un peu plus le clou, découvrant subitement quelque joyau dissimulé au détour d’un couplet ou d’un passage instrumental. On ne résiste donc pas longtemps à la tentation d’écouter en boucle ces douze superbes morceaux, conçus dans un même élan d’une touchante humilité vers l’épure mélodique.

Le rideau s’ouvre sur une magistrale invitation, en forme de gracieuse ascension sonore, à rejoindre les hauteurs aériennes où˜ le groupe semble avoir conçu ses chansons. Une fois juché sur le nuage vaporeux, où˜ nous accueille la voix hypnotique de Jonathan Meiburg (qui ressemble peut-être à celle qu’aurait Will Oldham s’il avait pris des cours de chant), difficile de redescendre sur terre. On comprend pourquoi la formation (pour partie issue du plus illustre Okkervil River) s’est choisi pour patronyme le nom d’un grand oiseau qui plane au dessus des mers. La musique de Shearwater se compose en effet de ces deux éléments. Elle allie le légèreté, le souffle, la constance de l’air à la pureté cristalline et aux profondeurs insondables des grands fonds aquatiques. Que de cet improbable mélange, puissent jaillir des flammes, cela tient évidemment du miraculeux. A l’écoute de la pop exemplaire servie par un titre tel que « The World in 1984 » et son imparable envolée de piano, ou « The Whipping Boy », caressant ponctuellement, par ses arrangements presque country, l’americana plus traditionnelle, mais non moins majestueuse, on est bien forcé de croire aux miracles.

Délaissant un peu le minimalisme folk et acoustique desservant leurs deux premiers albums, les membres de Shearwater optent ici pour des arrangements plus riches, plus nourris, notamment par le renfort de la batterie qui supporte délicatement les quelques crescendos de l’album et par le recours à l’orgue Hammond qui recouvre d’un voile bleu gris plusieurs plages du disque. Le violon remplit lui aussi son rôle de parfait accompagnateur aux côtés d’une alchimie guitare-voix qui fonctionne évidemment à merveille. Au final, il faut toute la mauvaise volonté du monde pour ne pas reconnaître dans cet album un chef-d’oeuvre pur et simple. Les titres se suivent en cascade, dans une même eau claire et rayonnante. La source est fraîche et limpide. On s’y désaltère longuement sans étancher sa soif.

A Hush
My Good Deed
Whipping Boy
The Kind
A Makeover
(I’ve Got A ) Right to Cry
Wedding Bells are Breaking Up That Old Gang Of Mine
St. Mary’s Walk
The World in 1984
The Convert
Sealed
The Set Table

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