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Concerts

Jean-Louis Murat – Paris, Café de la Danse, le 15 novembre 2004

JEAN-LOUIS MURAT – Paris, Café de la Danse, le 15/11/ 2004

Après Liffré (35), Bully les Mines (62) et Florac (48), le ménestrel auvergnat faisait étape à Paris (75), ce 15 novembre et pour six soirées. Devant le Café de la Danse, la queue remontait jusqu’à la moitié de la rue de Lappe, ce qui n’est pas une contrepèterie. A 20h15, la foule s’assemble sagement devant la scène en attendant l’entrée de l’artiste et de sa muse new-yorkaise, Jennifer Charles (Elysian Fields), venus défendre leur bel album commun, "A Bird on a Poire". Murat arrive alors, harmonica au bec, accompagné d’un batteur et de Fred Jimenez à la basse. La scène, décorée de bouquets de fleurs, est couverte de pétales de roses. "C’est Interflora. Ils voulaient qu’on porte des T-shirts", raille Murat, gouailleur et grippé. Le public se bidonne. Pas pour longtemps. Les huit premières chansons, essentiellement tirées de "Parfum d’acacia au jardin", sont lentes, tristes, pesantes. Tout le monde attend Jennifer. Pour "Foule romaine", Murat invente un petit gimmick rigolo à faire reprendre en chœur par les filles du public, qui s’exécutent volontiers. On se détend. Encore trois chansons pas drôles et, enfin, la belle reine des prés monte sur scène, moulée dans une robe orange pâle. Pré-raphaélite en diable, comme dirait Murat. "A Bird on a Poire" est sussuré comme il faut par les deux tourtereaux, qui ne se quittent pas des yeux. De "Mirabelle Mirabeau" en "French kissing", de "Petite luge" en "Monsieur craindrait les demoiselles", nos deux amants minaudent tendrement, s’embrassent dans le cou, se collent l’un à l’autre. Spectacle touchant ou énervant, selon l’humeur. Légère impression de tenir la chandelle. Qu’en pensait Albin de la Simone, invité au piano pendant que la capiteuse miss boudait: "mon pauvre ami, vous baisez trop" ("Monsieur craindrait les demoiselles") à son Jean-Louis, qui haussait les épaules, l’air de dire: "que voulez-vous ?" ? Jennifer s’éclipse pendant que Murat, à nouveau seul en scène, triture son "Cri du papillon", funky à souhait. Premier adieu puis c’est le rappel. La salle, bien cornaquée par Murat, chantonne un "happy birthday" à l’Américaine, puis arrête la cacophonie lorsque la voix de velours de la vamp s’élève pour une dernière chanson. Murat finit seul, dans une ambiance électrique et orageuse. Les sons se tordent, les larsens fusent, la voix se perd en échos suraigus. On pense au cri perçant d’un aigle solitaire planant au dessus des moraines alpines. Qu’en pensait Jennifer, recluse dans sa loge ? La salle se rallume, le public trépigne, veut encore Jennifer, ou Jean-Louis, ou les deux. Ce sera finalement un poignant "Gagner l’aéroport", chanté seul par Murat. La foule se dispersa ensuite le long de la rue de Lappe…

V

Dates de tournée sur www.jlmurat.com

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