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Clem Snide – End of Love

CLEM SNIDE – End Of Love
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CLEM SNIDE - End Of LoveClem Snide m’avait , il y a quatre ans, sorti de ma torpeur au festival des Inrockuptibles. Débarquant en ouverture, le groupe avait asséné une sorte de country pop carrément classe, donnant une dimension symphonique à ses titres, ce qui m’évoquait tout naturellement The Band, probablement l’un des groupes les plus sous estimés de l’histoire. De plus, Clem Snide étant le nom du héros du "Festin Nu" de Burroughs, le caractère cultivé du rock, auquel j’attache grande importance, était indéniable. C’était la douce époque de "Ghost of Fashion", album de la révélation pour ce groupe d’Américains esthètes. 2005, "End of Love" arrive dans les bacs, et l’eau a depuis coulé sous les ponts…

Sans être une horreur, loin s’en faut, "End of Love" est assez décevant. Il se dégage de l’ensemble de l’album un côté assez monolithique et peu marquant. A l’exception de quelques morceaux où l’esprit des précédents albums est bien présent (comme sur le chouette titre éponyme, qui ouvre le disque ; "Weird", qui le clôt, ou enfin "The Sound of German Hip Hop", qui est construit comme "The River" de Springsteen), Clem Snide a joué la carte du disque intimiste au tempo globalement lent. Ce n’est pas une critique, loin de là (Nick Drake et Neil Young nous ont montré comment faire monter les larmes dans le dénuement technique le plus total), mais c’est assez risqué, car il est nécessaire d’être original pour se démarquer de la tendance folk-rock du moment, qui a malheureusement elle-même tendance à ressembler à de la musique d’ascenseur. Or, ce qui faisait le charme habituel de Clem Snide ne se retrouve que trop peu. La voix de Eef Barzelay manque singulièrement de relief et semble même refléter une certaine lassitude. Au fil des morceaux, les influences de Jackson Browne, Bob Dylan ou encore Gram Parsons se font sentir, mais également un petit côté Shivaree sur "God Answers Back", à la mélodie classique mais classieuse, au solo de guitare Gretsch très fifties. "Something Beautiful", de son côté, sonne comme un croisement entre la soul sixties et "Aja" de Steely Dan.

Au final, "End of Love" n’est pas une catastrophe mais n’apporte pas grand chose à l’évolution du groupe. Espérons que la baisse de régime ne soit que passagère, car Clem Snide vaut mieux que ce disque en demi teinte.

Frédéric Antona

End of Love
Collapse
Fill me with Your Light
The Sound of German Hip Hop
Tiny European Cars
Jews for Jesus Blues
God Answers Back
Something Beautiful
Made for TV Movies
When we Become
Weird

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