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The Zephyrs – Bright Yellow Flowers on a Dark Double Bed

THE ZEPHYRS – Bright Yellow Flowers On A Dark Double Bed
(Acuarela/Chronowax) [site] – acheter ce disque

THE ZEPHYRS - Bright Yellow Flowers On A Dark Double BedDiantre, m’aurait-on refilé un album inédit de Nick Drake à chroniquer ? Telle fût ma première impression lorsque "Dancing Shoes", première chanson de la dernière livraison des Zephyrs, "Bright Yellow Flowers on a Dark Double Bed", et ses arpèges de guitare discrètement achalandés de cordes, émergèrent dans l’air du soir. Oui, Nick Drake, ou alors un incunable de Colin Blunstone, tête pensante des regrettés Zombies. On s’en doute, le nouvel album des Zephyrs n’est pas un album de Nu-Metal. Il frappe fort, réussissant à insuffler une dimension symphonique à ses compositions, à l’image de The Coral, autre combo qui connaît ses classiques sixties sur le bout des doigts. Il n’est point question de révolution esthétique ici, on se trouve en terrain connu, enfin, connu pour ceux qui ont fait des galettes de Tim Buckley ou de Phil Ochs leurs disques de chevet. Tout ici rappelle les disques hantés de Neil Young ("On the Beach" et "Harvest", notamment dans l’utilisation de la pédale steel sur l’instrumental "What Voltage is the Moon"), et si certains qualifient la musique de ces Ecossais de post rock, cette définition ne saurait s’appliquer ici, tant ce quatrième album évoque un retour aux sources, tel que l’affectionnaient des formations comme les Cowboy Junkies ou Mazzy Star, avec lequel le groupe présente plus d’un point commun (hormis la voix éthérée de Hope Sandoval, mais c’est un autre problème).
Les Zephyrs n’ont pas signé un disque des plus gais. Il y a un sentiment latent de regrets, de mélancolie, comme lorsqu’on voit l’objet de notre désir s’évanouir dans le soir d’été -je conseille d’ailleurs le titre "Nyung" pour se morfondre une nuit durant sur le malheur existentiel. Quoiqu’il en soit, si ce disque est acoustique et mélancolique, il ne manque pas d’une certaine force, les compositions sont finement travaillées, nous rappelant que l’Ecosse, en plus de Sean Connery et du monstre du Loch Ness, est un terreau pour des groupes hautement recommandables (Mogwaï, autre classique de la mélancolie 21ème siècle, ou Belle & Sebastian, trésor pop absolu). Un groupe lettré signant un grand disque qui, s’il évoque davantage les fantômes d’hier que la musique de demain, est tout indiqué pour celui à qui "Fox in the Snow" arrache encore des larmes. Ce disque s’adresse aux êtres humains, en espérant qu’il en reste encore.

Frédéric Antona

Dancing Shoes
Hell’s Dark Hall
Galicia
A Friend
What Voltage is The Moon
Nyung
Ganeesha
Perfume
Never Be the Same
So Called Beau

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