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Big Star – In Space

BIG STAR – In Space
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BIG STAR - In SpaceMalgré les reformations scéniques épisodiques de ces dix dernières années, personne ne s’attendait à ce que sorte un jour ce "In Space", premier album de Big Star depuis près de trente ans. Y compris les principaux intéressés, Jody Stephens, batteur originel, et les deux Posies Auer et Stringfellow, backing band de luxe sur scène, tous convoqués au studio Ardent, Memphis, par le décidément imprévisible Alex Chilton pour s’impliquer à parts égales dans la composition et l’enregistrement d’un nouvel album. Pas de suspens, le résultat est décevant, forcément décevant, surtout si l’on attendait quelque chose de taille à rivaliser avec les légendaires "#1 Record", "Radio City" et "Third / Sisters Lovers". Impossible. Si l’on n’attendait rien – vivement conseillé – il y a matière à se réjouir tout de même. Ne serait-ce que dans l’observation générale suivante : Alex Chilton doit être d’un naturel contrariant. Certes, il reforme Big Star, mais c’est pour faire, somme toute, à peu près la même chose que sur ses albums en solo. Un morceau jouissif aux inflexions soul/funk dans la lignée Stax ("Love Revolution"), une petite pièce instrumentale d’un obscur compositeur du XVIIème siècle ("Aria Largo"), un exercice presque rockab’ avec un riff à la Chuck Berry, ironiquement titré "A Whole New Thing"). Pas de génuflexion devant sa propre statue de commandeur de la power pop, c’est heureux, et des morceaux qui relèveraient de l’anecdote s’il n’y avait le talent du groupe tout entier, et notamment les harmonies vocales d’Auer et Stringfellow, impeccables tout le long du disque. Et puis, tout de même, quelques bons morceaux chiltoniens (l’introductif "Dony" et "Hang Up With Summer").
Derrière le chien fou Chilton, ce sont les trois autres qui, paradoxalement, préservent l’héritage, et c’est encore plus vrai sur ce qu’on imagine être leurs propres compositions, comme ce "Lady Sweet" chanté par Auer et qui sonne comme du Chris Bell plus vrai que nature. Ou ces "Best Chance We’ve Ever Had" ou "February’s Quiet" signés par un Stephens en grande forme. Ou ce réjouissant clin d’oeil aux Beach Boys qu’est l’estival "Turn My Back On The Sun" – mais peut-on encore parler de clin d’oeil tant l’intro décalque celle de "Wouldn’t It Be Nice" sans vergogne ? Pour clore l’inventaire, reste une sorte de jam en guise de dispensable pochade finale, "Makeover", et voilà que s’achève le quatrième vrai album de Big Star. C’était perdu d’avance, mais cela aurait pu être pire – le "nouveau morceau" présent sur la compilation "Big Star Story" en 2003 faisait peur – et grâce au talent de ses membres, à la joie de jouer et à la spontanéité qui exhalent de cet enregistrement, le Big Star 2005 s’en sort avec les honneurs et quelques coups d’éclats. La plus belle déception de l’année ?

Guillaume

Dony
Lady Sweet
Best Chance We’ve Ever Had
Turn My Back On The Sun
Love Revolution
February’s Quiet
Mine Exclusively
A Whole New Thing
Aria Largo
Hung Up With Summer
Do You Wanna Make It
Makeover

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