Loading...
disques

Arab Strap – Interview

ARAB STRAP

Sorti presque par surprise un peu en avance, ce nouvel album d’Arab Strap, « The Last Romance« , ne déçoit pas, au contraire, et pourrait même être le premier depuis longtemps à ne pas rester bêtement en deçà des espoirs légitimes nourris en leur temps par « The Week Never Starts Round Here » et l’excellentissime « Philophobia ». Aidan Moffat, affable et en pleine forme, nous éclairait début octobre sur ce nouveau disque un peu déconcertant : oui, y’a d’la joie dans Arab Strap (enfin presque).

Aidan Moffat - Arab Strap

Il y a souvent des dessins sur vos pochettes, mais aussi parfois des photos, comme sur l’avant-dernier. Est-ce que le choix entre les deux types de pochette obéit à une volonté particulière ?
Cela dépend de l’état d’esprit de l’album. Le garçon qui a fait la pochette est australien, j’avais vu son travail auparavant. C’est très romantique…

Il y a quand même des têtes de mort sur la pochette !
Oui, c’est vrai, mais c’est le genre de choses que tu dessines quand tu es une adolescente, je trouve que ça va bien. Il n’y a pas de règle, c’est seulement une image qui colle bien avec l’album.

Et comment choisissez-vous l’artiste ? C’est un ami, quelqu’un que vous connaissez ?
Je suis tombé sur un livre qui comportait un de ses travaux dans un livre en Australie. Je me suis fait envoyer un exemplaire du livre et ensuite je suis resté en contact.

Quel est le sens du titre de cet album, et particulièrement du mot « Last » ?
C’est parce que j’espère que la romance dont je parle dans les derniers morceaux sera la dernière. Tout le monde espère que l’histoire d’amour qu’on vit en ce moment sera la dernière. Contrairement aux albums précédents, dans lesquels je me montrais quelque peu cynique à propos de l’amour, je suis plutôt positif dans celui-ci. C’est un changement dans mon esprit, dans mes croyances (rires).

C’est pour cela que le dernier titre est presque enjoué, avec la trompette ?
Quand tu es amoureux, tu voudrais toujours que ce soit à jamais. Cela a déjà été exprimé un milliard de fois, j’ai juste essayé de réinterpréter ces sentiments à ma façon.

On sent une progression entre la première et la dernière chanson. De l’obscurité vers la lumière, en quelque sorte.
Oui, il a été clairement conçu ainsi. Après un début très sombre, on s’achemine peu à peu vers un « happy end ». Les deux premières chansons sont vraiment tristes, puis on va vers quelque chose de plus positif, un bonheur possible, avec davantage de couleur… La fin est carrément dans l’excès, de façon presque ridicule.

Pour le son, vous êtes revenus à quelque chose de plus intense et plus sobre que pour le précédent, sur lequel vous aviez élargi votre palette instrumentale. Est-ce que c’est une réaction aux concerts acoustiques que vous avez beaucoup pratiqués ces dernières années ?
Nous voulions essayer de faire quelque chose de plus linéaire, et de surtout nous concentrer sur la guitare et la voix. J’aime beaucoup « Monday at the Hug and Pint » et les instruments que nous avons utilisés pour l’enregistrer, mais je ne voulais pas qu’on refasse la même chose, les parties de cordes, et tout cela. Nous voulions vraiment faire quelque chose de plus minimal, et nous concentrer sur des chansons plus précises, plus courtes aussi.

Avec le recul, tu es toujours satisfait de ce que vous avez fait sur « Monday at the Hug and Pint », en termes d’arrangements ?
Je pense. J’aimais beaucoup à l’époque. Cela fait une éternité que je ne l’ai pas écouté, donc je n’ai pas une opinion précise à cet instant. Nous avons beaucoup joué les chansons de cet album sur scène et je n’ai plus écouté l’album. Dès que tu commences à jouer les chansons sur scène tous les soirs pendant des mois et des mois, tu n’as plus vraiment envie de les écouter une fois de plus pendant un petit moment. J’ai de très bons souvenirs de cet album, particulièrement de la première chanson, « The Shy Retirer », ou la quatrième,  » Fucking Little Bastards ». Je les aime toutes en fait ! J’aime beaucoup ce disque.

Tu n’écoutes pas beaucoup vos anciens disques, de manière générale ?
Non, pas vraiment. J’ai réécouté les vieux disques il y a peu pour voir si l’on ne pourrait pas incorporer certaines chansons dans nos concerts, mais ce n’est pas quelque chose que je ferais par plaisir !

Tu n’as pas parfois l’impression que c’est une personne différente qui chante sur ces anciens morceaux ?
Pas vraiment une personne différente. C’est drôle d’entendre la façon dont j’écrivais il y a cinq ou dix ans. Mais je suis toujours la même personne, je n’ai pas de regret en tout cas.

Concernant les musiciens qui vous accompagnent sur les disques, vous en changez selon l’atmosphère que vous voulez donner à l’album ?
Les seuls musiciens qui jouent sur tous les disques, ce sont Malcolm et moi, effectivement. Après, selon ce que nous voulons faire, nous faisons appel à différents musiciens. Nous en connaissons tellement qu’il est facile d’en trouver qui soit capable de jouer de la façon dont nous le voulons. J’aime beaucoup les musiciens qui ont joué sur le dernier album. C’est notre prochaine formation pour la scène, et je pense que cela sera plus rock, plus intense qu’avant. J’aime bien changer, particulièrement sur scène, je ne veux pas qu’on se répète..

Tu as joué de la batterie sur trois morceaux, sur ce nouvel album…
Je joue de la batterie sur tous les albums, c’est juste que pour les autres, je ne l’avais pas dit à tout le monde ! j’ai toujours joué de la batterie sur nos albums, à part sur quelques morceaux. Sur cet album, je joue sur tous les morceaux qui utilisent une vraie batterie, sauf ceux qui sont trop rapides pour moi et où c’est notre batteur pour la scène qui joue.

Les journalistes peuvent rarement s’empêcher de citer la première phrase du premier morceau de « Philophobia », « Packs of Three » (« It was the biggest cock you’d ever seen… »)), quand ils parlent de tes talents de parolier dans leurs articles, ça ne devient pas lassant, à la longue ?
(rires) Beaucoup de gens ne comprennent pas cette phrase. Ils pensent que je parle de ma queue, non, je parle de celle de quelqu’un d’autre. Je ne vais pas écrire une chanson sur mon pénis, quand même, pas de problème pour parler de celui de quelqu’un d’autre, mais pas du mien. En fait, à l’origine, il y avait un très court morceau, d’une minute et demie, qui servait d’introduction à l’album, mais nous l’avons enlevé parce que nous pensions que ça ne collait pas. Et je suis content que nous l’ayons fait.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *