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Disques

Eddy Crampes – Where the fuck is Eddy Crampes ?

EDDY CRAMPES – Where The Fuck Is Eddy Crampes ?
(A tant rêver du roi) [site]

EDDY CRAMPES - Where The Fuck Is Eddy Crampes ? Mais oui bon sang, où donc se situe Eddy Crampes ? A en croire l’état civil, dans le sud-ouest de la France mais à bien écouter son album, on pourrait le croire venu de n’importe où en Europe ou en Amérique : de la vieille Europe car ce disque vient piocher dans les répertoires et les thèmes de notre continent – du folk écossais de Donovan au chant lyrique italien en faisant de nombreux détours par les pays de l’est ("Warsaw", "Remui la mine") ; d’outre-Atlantique car son album regorge d’influences diverses un peu à l’image de Beck, mais aussi – et surtout – parce que l’économie de moyens de ses morceaux qui privilégient l’urgence et la spontanéité aux arrangements chiadés rappellent les grandes heures de la lo-fi. Bon, OK, parler de lo-fi pour un album sur lequel figure une reprise de Daniel Johnston, c’est un peu facile mais pour le coup, je vois plutôt cette très belle version de "True Love Will Find You in the End" comme un genre de parrainage, une étoile du berger grâce à laquelle Eddy Crampes navigue à vue. Sur ce périple homérique, le chanteur nous fera faire quelques belles rencontres : le punk acoustique de "Liberame", tout en tension et en urgence, le superbe "Sad Eyed Girl", chanson folk qui n’hésite pas à aller lorgner vers le Bel Canto sur un long intermède tout à fait réussi… Classique ? C’est aussi le cas de "Entre Buda et Pest" ou "The Hotel" et de ses vocalises sur une guitare espagnole agile. Mais Eddy Crampes s’inspire aussi du jeu de Django Reinhardt ("January"), de folk mélancolique ("Light & Octopuses"), du piano de John Cale sur "Autumn Song"… Il pousse aussi ses pions du côté de la bidouille électronique sur "Warsaw", charmante mélodie reposant sur une boucle plutôt rugueuse – confrontation vraiment intéressante -, ou sur le quatorzième morceau, sans titre, remix (?) noisy-electro du "Love Me Tender" du King.

Malgré ce panel impressionnant d’influences, on finit par se retrouver un peu comme chez soi dans cet album d’Eddy Crampes – un édifice assez original qui tient pourtant solidement debout en mettant en valeur une voix, tour à tour plaintive et lyrique, et en privilégiant les instruments acoustiques. Même les morceaux qui, lors des premières écoutes, n’emportaient pas forcément l’adhésion ("Mme Steingogler") finissent par devenir étrangement familiers

Christophe Dufeu

Liberame
Sad Eyed Girl
January
The Hotel
Mme Steingogler
Autumn Song
Light & Octopuses
Entre Buda et Pest
Warsaw
Remui la mine
True Love will find you in the end
The blind man
Song for Lulu

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