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My Name is Nobody – I Hope You’re Well, I Am and I Send You My Fingers

MY NAME IS NOBODY – I Hope You’re Well, I Am And I Send You My Fingers
(Effervescence) – acheter ce disque

MY NAME IS NOBODY - I Hope You're Well, I Am And I Send You My Fingers Avec un nom tiré du Dead Man de Jim Jarmusch (et non du western crypto-parodique avec Terence Hill et Henry Fonda, comme je l’ai cru au départ), My Name Is Nobody est, malgré des apparences musicales empreintes d’americana, l’oeuvre d’un français, Vincent Dupas. Membre du collectif Effervescence, le jeune auteur retrouve ici des territoires intimistes et mélancoliques (il faudra un jour faire une étude de fond sur la notion de collectif, qui représente une véritable novation en matière de démarche artistique). Piano, guitare et voix, minimalisme en diable.

Sonnant parfois comme Nick Drake accompagné par Peter, Paul & Mary ("Hands Made of Gold"), ou comme la période "Village Green Preservation Society" des Kinks, le groupe prend le risque de retranscrire un univers qui n’est pas le sien : l’Amérique rurale. Exercice périlleux, car la musique américaine est un univers particulièrement riche, constituée d’images fortes propres à l’histoire et aux traditions des Etats-Unis. La forme est importante, mais le fond doit suivre, c’est ce qui donne sa pertinence au disque. Sur ce point, My Name Is Nobody s’en sort plutôt bien. Un tube potentiel, "Last Night I Dreamt Three Times", le genre de morceau à la construction surprenante au service d’une mélodie évidente, entre Amérique et Angleterre. A côté de ce bijou mélodique, l’album reste globalement sur des tempos très calmes et éthérés ("My Dear Friend"), toujours très épurés. Jetez une oreille attentive sur "The Greatest Mistake", la fin du morceau est assez inattendue, avec son tempo martelé à la grosse-caisse et ses chœurs, lyriques et sombres. J’ai parfois eu l’impression de retrouver la magie des premiers albums acoustiques de Dylan ("Sunday", qui sonne comme un "Mister Tambourine Man", notamment par ce son et cette rythmique de guitare si pur). Il y a dans les textes un humour noir et une ironie assez jouissive: Le morceau éponyme, bien entendu (on dirait un titre des "Contes de la Crypte…), mais aussi "Black Eyed Monkeys" et "I Gave Up My Neo Hippie Thoughts". Cet angle d’attaque de l’Americana est intelligent car il permet d’éviter de sombrer dans les clichés et lieux communs, toujours possibles dans ce type de démarche artistique (Le chant en anglais, la Country et le Folk).

Si Vincent Dupas peut encore composer des tueries mélodiques comme "Last Night I Dreamt Three Times", il y a de grandes chances que "Personne" devienne "Quelqu’un". En attendant "I Hope You’re Well…" a tout pour devenir un classique underground.

Frédéric Antona

Little Chick
I Say Hello to the Pale Moon
Black Eyed Monkeys
Hands Made of Gold
My Brother’s Wedding Song
Last Night I Dreamt Three Times
My Dear Friend
Sunday
I Gave Up With My Neo Hippie Thoughts
The Greatest Mistake
I Hope You’re Well, I Am And I Send You My Fingers

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