Loading...
Disques

Sparks – Hello Young Lovers

SPARKS – Hello Young Lovers
(Gut Records) [site] – acheter ce disque

SPARKS - Hello Young LoversA quoi tient un succès planétaire ? Au milieu des seventies, Queen et Sparks avaient en commun un goût pour les Marx Brothers, le glam-rock mâtiné d’opéra ou de cabaret et une voix haut perchée. Mais les étincelles des Sparks resteront étanches à la guitare pompière de Brian May, et l’excentrique Ron Mael optera pour une bacchante empruntée à Chaplin plutôt que pour une moustache de camionneur… A cette époque, le duo se "contente" donc, à défaut de tournées dans les stades, d’être le créateur d’une pop singulière et visionnaire. Un certain Steven Patrick Morrissey ne se remettra d’ailleurs jamais complètement de joyaux comme "This Town Ain’t Big Enough for Both of Us" ou le très spectorien "Never Turn Your Back On Mother Earth" .
Précurseurs des années 80 avec le tube disco "The Number One Song in Heaven" (les Pet Shop Boys et tous les groupes de pop synthétique s’en souviendront…), les frangins Mael dilueront pourtant leur talent dans les décennies suivantes. Jusqu’à l’ambitieux "Lil’ Beethoven", en 2002 : une renaissance artistique et une nouvelle façon d’aborder la composition, inspirée de la musique répétitive. Les morceaux, reposant désormais sur des boucles musicales qui s’enrichissent, se complexifient à chaque reprise.
"Hello Young Lovers", 20ème album du groupe, continue de creuser ce sillon miraculeux, en y semant encore un peu plus de folie, à l’image du premier morceau, "Dick Around", long crescendo de 7 minutes où l’orchestration symphonique cède finalement sa place à une parodie de métal tellurique lorgnant du côté de Slayer. Même durée, et même démesure, pour le morceau de clôture, l’étonnant "As I Sit to Play The Organ at The Notre Dame Cathedral", qui confronte chant parlé à la Lou Reed et harmonies célestes sur fond d’orgue endiablé. Si Ron Mael semble désormais sortir tout droit d’un film de vampire des années 30, ses compositions œcuméniques témoignent toujours d’une absence de peur du ridicule propre à la jeunesse. Et si Russel Mael n’a plus les bouclettes de ses 20 ans, sa voix de fausset reste l’un des organes les plus défrisants de la pop.
Du côté des textes, "Hello Young Lovers" se révèle être un tableau désenchanté et ironique de l’amour moderne, en décrivant les engueulades sans fin d’un couple ("The Very Next Fight") ou en énumérant les noms d’anciennes maîtresses associées à leur fragrance préférée ("Perfume"). Au final, certains reprocheront à ces étranges assemblages pharaoniques et à ces paroles misanthropes une carence en âme humaine. Les autres leur expliqueront que cette musique, qui survole toutes les habitudes terriennes de la pop-music, vient tout simplement d’ailleurs : Sparks Attacks !

Thomas Mahler

Dick Around
Perfume
The Very Next Fight
(Baby Baby) Can I Invade Your Country
Rock, Rock, Rock
Metaphor
Waterproof
Here Kitty
There’s No Such Thing as Aliens
As I Sit to Play The Organ at The Notre Dame Cathedral

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *