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Chief Inspector – Interview

CHIEF INSPECTOR – [site]

Pourquoi parler de jazz sur POPnews ? Et bien parce qu’il existe des labels tout feu tout flamme qui jettent des passerelles entre les genres avec jubilation. Créé en 2002 par le manager Nicolas Netter et l’attaché de presse Olivier Pellerin, le jeune label parisien Chief Inspector fait souffler un vent nouveau sur la scène jazz hexagonale avec sa liberté de ton et son style débridé. Impossible de résister à cette musique mâtinée d’electro, de post-rock, de musique de film, de tango, etc., jouée par des musiciens trentenaires sans complexes ni œillères. Du squat d’artistes de la Falaise (à la fin des années 90) au catalogue actuel en passant par des concerts de plus en plus remarqués, la trajectoire de Chief Inspector ne ressemble à aucune autre. Portrait d’un iconoclaste qui a le vent en poupe.

Chief Inspector, c’est quoi : un label, une famille, un collectif, une entreprise, deux associés… ?

Nicolas Netter : c’est un label avant tout. Un label fondé autour d’un collectif de musiciens qui ressemble un peu à une famille. Tous se connaissent, enfin moins maintenant. Au départ, il y avait 18 musiciens sur 6 disques, aujourd’hui 50 sur 16.

Comment est née l’aventure ? Quel a été le déclic ?

Après le prix de groupe de Knock (le préfixe dr. est parti) au Festival de la Défense, Aurélien Rocland et Pierre-Henri Thiébault ont débuté une aventure en enregistrant Knock et le duo Bardainne – Gleizes. Ils ont produit les bandes mais n’ont jamais publié les disques. Je suis arrivé à ce moment-là. Je connaissais déjà tous les musiciens, il y avait des albums à publier, celui du Collectif Slang notamment et ça semblait logique de passer à l’étape suivante, d’essayer tous ensemble de sortir de l’underground. J’ai donc décidé de lancer cette « aventure », comme tu dis, en publiant les trois disques que je viens de citer avec 3 autres qui ont vu le jour très rapidement avec la création du label. Les projets se sont accélérés on va dire. Olivier Pellerin, attaché de presse, mon associé aujourd’hui, m’a tout de suite rejoint.

Quel est le point commun à tous les acteurs de Chief Inspector ?

La diversité des goûts musicaux, l’ouverture à tous les genres et la tendance à les décloisonner.

Vous cultivez l’éclectisme (influences électro, hip hop, jazz rock, post rock… ). Quelle est votre conception du jazz et de la musique improvisée en général ?

Je n’ai pas de conception du jazz et de la musique improvisée.

Quel rôle peut jouer un label indépendant auprès de jeunes musiciens, du public et de la scène jazz hexagonale ?

Nous essayons de travailler sur la durée avec les musiciens. Pratiquement tous nos disques sont des premiers albums… tous en fait, sauf celui d’Yves Robert, bien sûr, qui est notre seul « ancien ». Je pense que nous avons fait découvrir certains musiciens à un public un peu plus vaste et à une partie de la profession aussi. C’était un petit peu l’idée de départ de Chief, franchir tous ensemble un palier que seul le disque (avec un code barre, de la cellophane et une distribution) permet de franchir.

Quel est le prix à payer de l’indépendance artistique ? Diversification des métiers, système D, créativité… ?

L’indépendance artistique… oui la diversification des métiers, l’impossibilité de produire des disques surtout. J’entends payer et participer à toutes les étapes du projet depuis le train ou le taxi qui emmène au studio jusqu’à la galette en passant par le mix, le mastering, le graphisme et le pressage. Ça représente des sommes assez importantes et je me rends compte aujourd’hui, en produisant notre premier disque (le second album du Collectif Slang), que nous ne pourrions pas faire ça plusieurs fois par an.
Le système D, je ne dirais pas ça comme ça. Mais par exemple, nous publions des autoproductions, c’est-à-dire que nous proposons à des groupes dont nous aimons la musique d’autoproduire leur album et nous nous servons de relais avec la presse et la distribution, nous sommes une sorte de vitrine. Attention, nous choisissons ces publications mais le « contrat » est un peu différent.
C’est aussi grâce à ce système que nous avons réussi à publier autant d’albums.

Depuis 2002, vous avez réalisé une quinzaine d’albums, soit 4 albums en moyenne par an. Est-ce pour vous un rythme normal de travail ? Est-ce que cela vous permet d’offrir à tous le même investissement en temps, en argent, en promotion ?

Un rythme normal, je ne sais pas, on ne réfléchit pas trop comme ça. En tout cas jusqu’à maintenant. C’est-à-dire qu’on sortait les disques qui arrivaient. Mais en 2004 nous n’avons fait que deux disques. L’année dernière 5. Cette année nous en sommes déjà à 3, un autre, peut être deux, devraient suivre. Pour répondre à ta deuxième question, non clairement pas.

Comment naissent les projets avec les musiciens ? Comment entre t-on dans la famille ?

Ça dépend des projets, certains sont initiés en collaboration avec les musiciens, d’autres n’arrivent à nos oreilles qu’une fois achevés. Limousine, par exemple, entre dans la première catégorie, dans le choix du répertoire, l’évolution du groupe, sa vie, ses concerts à tous ses niveaux nous sommes très présents. Mop, les projets de Sébastien Gaxie et le Collectif Slang entrent aussi dans cette catégorie. Pour TTPKC ou d’autres, nous sommes plus un relais, moins un partenaire.

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