Loading...
disques

The Black Heart Procession – Interview

THE BLACK HEART PROCESSION

Il bruine sur Paris en cette fin de printemps et nous sommes en avance à la Maroquinerie pour rencontrer les membres de Black Heart Procession. Ce groupe californien distille depuis dix ans un rock sombre et mélancolique qui ferait une parfaite bande originale pour un film de Tim Burton ou de David Lynch. Avec leur dégaine de bikers (cheveux longs, barbes et vêtements sombres), Pall Jenkins et Tobias Nathaniel, les deux membres historiques de la formation – devenue un quintette entre temps – contrarient tous les clichés de la côte Ouest. Point de surfer bronzé à l’horizon, ni de sourire Ultrabrite et encore moins d’optimisme béat. Les BHP ont le coeur lourd mais le sourire avenant. « The Spell« , leur cinquième album studio, délaisse les ornementations d' »Amore del Tropico« , leur précédent opus, pour aller vers un rock plus brut qui garde au fond de lui ce désespoir sublime des premiers albums. Question d’état d’esprit ou d’esthétique ? Réponse avec Tobias, le pianiste.

Pourquoi Black Heart Procession ?
Quand on a commencé à écrire de la musique et aussi à faire des concerts, je ne m’attendais pas à ce qu’on forme un vrai groupe mais il nous a fallu rapidement un nom. Tout cet imaginaire autour des cœurs brisés, de la tristesse, du sarcasme s’est imposé à nous sans que l’on sache vraiment d’où ça venait. Et puis, j’aime vraiment le mot « procession » qui évoque des funérailles, des gens qui marchent ensemble. Au final, ça a donné Black Heart Procession.

Qui est à l’origine de ce groupe ?
Pall et moi, il y a presque dix ans. Au départ, on ne cherchait pas à devenir un groupe à plein temps, c’était juste un projet parallèle à côté de Three Mile Pilot dont nous faisions partie. Tout s’est passé très vite. On a fait un disque en un mois plus quelques concerts, puis le label Touch & Go s’est montré très intéressé. Du coup, c’est devenu beaucoup plus sérieux que ce que l’on aurait pu imaginer au départ.

Vous considérez vous plus comme un groupe de scène ou de studio ?
Les deux sont importants. Je pense que notre façon d’enregistrer apporte un témoignage différent sur notre musique qui ne se répercute pas forcément en live. Par exemple, pour « Amore del Tropico », on a utilisé beaucoup de cordes, de bugles, d’arrangements, mais sur scène on ne pouvait pas faire venir tous les musiciens donc il a fallu jouer les morceaux autrement. Le live véhicule une autre énergie musicale.

Aujourd’hui vous possédez votre propre studio d’enregistrement, qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Ça a changé beaucoup de choses. Avant, nous devions aller à Seattle pour enregistrer, nous n’avions qu’une semaine pour tout faire, nous étions très limités par le temps, par les plannings de chacun. La pression liée à la nécessité de faire vite et bien, tout ça a disparu. Maintenant on peut se concentrer sur ce qui est vraiment important. C’est plus facile de laisser les morceaux s’échapper. Pour « The Spell », nous avons décidé de revenir à quelque chose de plus simple avec un groupe réduit (Joe Plummer à la batterie, Jimmy Lavalle à la basse et Matt Resovich au violon, ndlr) qui peut nous suivre en tournée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *