Loading...
Disques

Francisco Lopez – Untitled #164

FRANCISCO LOPEZ – Untitled #164
(Unsounds / Metamkine)

FRANCISCO LOPEZ - Untitled #164Francisco Lopez est notamment un crack du "field recording", une branche de la musique électroacoustique, à l’instar de Luc Ferrari qui nous a quittés récemment et qui en était un des instigateurs avec sa pièce "Presque rien N.1 " qui, bien que ce ne fut absolument pas le cas, laissait penser qu’il avait simplement posé deux micros sur le bord de sa fenêtre et qu’il était repassé les chercher une heure plus tard. Il s’agit donc d’une musique concrète, à base de sons du monde qui nous entoure, avec lesquels on joue à reconstituer différemment une nature en lui donnant le visage qu’on lui choisit. Certains, comme Marchetti aiment qu’on entende clairement leur travail et que la référence à la musique contemporaine ne soit pas si loin. D’autres comme La Casa vont plutôt dans le sens d’une musique qui ne se remarque pas. On entendra de l’eau couler pendant cinq minutes sans s’ennuyer tant le traitement qui en est fait lui invente une trajectoire ou une dramatique qu’elle n’aurait jamais eu par elle-même. Donc le travail du compositeur ne saute pas aux oreilles mais sans toutes ces heures de travail et ces années d’expérience, ça ferait simplement documentaire, voire juste plat. Lopez se situerait plutôt à mi-chemin.
"Untitled #164" est une commande d’un festival de création sonore de Bruxelles. Le but était d’aller réaliser des prises de son dans la ville puis d’en faire quelque chose ensuite, même sans titre, c’est pas grave. Le résultat est des plus concluants : une sorte de ballade qui passerait par différents niveaux de l’espace urbain et au cours de laquelle on reconnaît à peu près tous les sons mais sans être capable de les situer dans une réalité connue. On se prend donc en pleine face (et à plein volume, si possible) la révélation d’une géographie inattendue dans laquelle on se plaît à trouver de nouveaux repères. Les grillons en perdent leur habituel statut de "hé oh, c’est moi l’été", les bouches d’aération crachent bien plus ou bien moins que de l’air, les bruits de pas sur le macadam ne nous disent rien sur la démarche des passants et les buzz des armoires électriques invitent au voyage. Un genre d’anti-sociologie absolue, en somme, mais pourtant bel et bien le miroir de quelque chose.

Lars

Untitled #164

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *