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Interpol – Interview


L’hôtel Park Hyatt près de la place de la Concorde. Un salon cosy. Daniel Kessler en dandy courtois mais distant attend dans son fauteuil club son prochain interviewer. L’homme est tiré à quatre épingles comme s’il administrait la banque Rothschild. Comble du chic, le guitariste d’Interpol parle un français très correct. Je comprends vite que pour Kessler et sa bande, la musique est devenue une affaire sérieuse, un business même. Plusieurs fois, le terme « contrôle » revient dans la conversation. Le succès comme cours de marketing accéléré ? Peut-être, mais en tout cas, le groupe, passé chez Capitole, fait une nouvelle fois honneur à POPnews (lire la précédente interview ici), qui s’en plaindra ? Sans changer de cap, « Our Love to Admire« , leur troisième album, montre un visage plus apaisé. Un changement en douceur, dans la continuité, avec toujours un son énorme !

Interpol

Chaque nouvel album d’Interpol est attendu avec impatience. Est-ce que vous ressentez une pression particulière en ce moment ?
Non, prochaine question (rires) ! Je ne pense pas tellement à la pression. C’est bien d’avoir un groupe comme Interpol parce qu’on est quatre personnes. La pression ne repose pas sur les épaules d’une seule personne. On essaie de ne pas penser au monde extérieur quand on écrit et enregistre nos chansons. On cherche d’abord à être satisfait de soi et quand on est content du résultat, qu’on pense qu’on peut le proposer alors on est prêt à tout endurer. Il n’y a pas de pression ou d’inquiétude particulière.

Autant d’assurance… Depuis le début j’ai l’impression qu’Interpol ne doute pas de lui et affiche toujours une confiance incroyable ?
De la confiance oui mais pas de l’arrogance. C’est la confiance d’un groupe qui est satisfait de ce qu’il produit. Nous avons la possibilité d’exprimer ce que nous voulons, quand nous le voulons et de ne pas nous laisser influencer parce ce que les gens pensent ou attendent de nous. Nous contrôlons les choses entièrement.

A titre personnel, comment vivez-vous ce succès artistique ?
J’accepte tous les aspects de la vie d’un groupe. Si je ne faisais que des concerts, ce ne serait pas bon pour l’écriture des chansons. J’ai appris à connaître tous les cycles de la vie d’un musicien pendant la tournée du premier album : là on se concentre sur la scène, là on fait la promo, là ce n’est pas le moment d’écrire… Ce qui compte c’est la création des chansons. J’adore écrire des chansons, c’est une expression tellement intime, c’est quelque chose d’imprévisible. C’est notre raison d’être. Et puis j’aime aussi parler de ma musique.

Interpol

Justement parlons de votre nouveau disque « Our Love to Admire ». Je le trouve plus calme et plus serein que les précédents. En quoi est-il différent selon toi ?
Je pense que cet album s’inscrit dans une évolution naturelle. On ne planifie pas les choses et les directions à prendre. On ne sait pas à l’avance comment une chanson va sonner. Ce qui est certain c’est qu’on a progressé dans l’approche du son, dans la façon d’écrire les chansons. L’expérience nous apporte beaucoup.

Comme la gestion des silences, l’intensité des moments plus calmes que l’on trouve sur ce disque…
Oui, ça vient avec l’expérience. Sur cet album, on a beaucoup utilisé les claviers qui apportent de nouvelles sonorités qui nous ont permis de créer d’autres atmosphères. Sur un titre comme « Wrecking Ball », Paul chante avec presque pas d’instrumentation derrière lui. C’est quelque chose qu’on n’aurait pas osé faire il y a cinq ans.

Est-ce que tu as le sentiment d’évoluer dans ta façon d’écrire des chansons?
Non. J’écris chez moi sur ma guitare classique, sans préméditation. J’attends que les choses viennent naturellement. De manière générale, j’ai l’impression qu’on est plus efficace dans nos compositions parce que je crois que l’on comprend mieux comment on fonctionne au sein du groupe.

 

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