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Elvis Perkins – Interview



On rencontre Elvis Perkins quelques semaines avant la sortie de son premier album, le superbe « Ash Wednesday« , dans le restaurant d’un hôtel parisien à la mode. Simple et affable, même si pas très porté sur l’analyse de chansons dont il semble préférer qu’elles gardent leur part de mystère, l’Américain bien mis aux lunettes à la Lennon répond tout en engloutissant un hamburger-frites, avant de partir assister au concert de ses amis de Cold War Kids, qui se produisent ce soir-là dans la capitale. Depuis, on a découvert Elvis sur scène, à la Boule noire : un concert qui nous a définitivement convaincus du talent du garçon, un nom à suivre de près dans les mois et les années qui viennent.

Elvis Perkins

On apprend en lisant ta biographie que tu es le fils de l’acteur Anthony Perkins et de la photographe et artiste Berry Berenson, tous deux disparus dans des circonstances tragiques. Tu ne craignais pas que la presse et le public se focalisent trop sur ton ascendance ?
Ce sont de toute façon des informations publiques, des faits connus, donc autant les mentionner, sans insister là-dessus… Je préférerais ne pas avoir cette triste histoire derrière moi, mais c’est ainsi. Après, que mes parents aient été assez célèbres n’est pas très important pour moi ; l’essentiel, c’est qu’ils aient été créatifs. Au fond, c’est à la fois leur présence et leur absence qui ont façonné ma personnalité, qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Quand as-tu commencé à faire de la musique ?
Assez tôt. Enfant, j’ai appris à jouer du piano et du saxophone. Puis, vers 11-12 ans, je suis passé à la guitare, un instrument qui me parlait beaucoup plus. J’ai commencé à la même époque à écrire de petites choses, que je jouais avec mon groupe de lycée.

Et le groupe qui t’accompagne aujourd’hui, Dearland, quand s’est-il formé ?
Après l’enregistrement de l’album, même si certains des musiciens de Dearland jouent dessus, et si d’autres musiciens qui ont participé aux sessions n’en font pas partie. Pour l’instant, la formation de base compte quatre musiciens, avec un trombone, un harmonium, un tambour, une contrebasse… Parfois, nous avons aussi un trompettiste. Mais pas de violoniste, malheureusement.

Elvis Perkins

Justement, on trouve sur l’album des éléments qui n’appartiennent pas vraiment à l’univers du rock ou du folk : un violon tsigane, une trompette… Comment t’est venue l’idée de les utiliser ?
(Long silence) Je ne sais pas… Ils se sont juste imposés lors de l’enregistrement, c’était le genre d’arrangements qui convenait le mieux aux chansons, qui faisait le plus sens. Mon ami Ethan Gold, qui a produit le disque, a amené beaucoup d’idées de ce type, que j’ai trouvées judicieuses. Mais je pense que l’album aurait pu prendre une tout autre direction. En même temps, l’utilisation d’instruments acoustiques était ce qui apparaissait le plus naturel pour les chansons. Ça n’aurait pas eu de sens de faire un album électronique avec ce genre de répertoire… Un peu avant l’enregistrement, j’ai aussi joué avec divers groupes au son plus électrique, mais ce n’était pas vraiment ce que je cherchais.

Tu as 31 ans et tu sors ton premier album. Est-il le fruit d’un long processus ?
L’enregistrement en lui-même n’a pas été particulièrement long, mais certaines chansons avaient été écrites sept ans plus tôt. Le séquençage du disque correspond d’ailleurs plus ou moins à la chronologie de l’écriture des morceaux. Pour autant, je ne considère pas qu’avec ce disque je raconte une histoire, quelque chose de linéaire : la vie, la mienne comme celle de tout un chacun, ressemble plus à une expérience cubiste, où tout se mélange. Cette chronologie n’était pas intentionnelle, je n’y ai pas particulièrement pensé pendant l’enregistrement. C’était juste l’enchaînement le plus naturel quand j’ai dû déterminer l’ordre des titres.

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