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Stars Like Fleas – The Ken Burns Effect

STARS LIKE FLEAS – The Ken Burns Effect
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STARS LIKE FLEAS - The Ken Burns EffectPeu de disques se révèlent aussi immédiatement envoûtants que "The Ken Burns Effect". L’album, immense ode à la liberté pleine d’échos oniriques et de dissonances mélancoliques, est grandiose de bout en bout. Si parfois les morceaux se rapprochent sensiblement de la performance arty sans filet ("Early Riser", chanson à la structure insaisissable, puisque largement improvisé), l’ensemble reste pourtant facilement accessible : comment rester de marbre, en effet, devant le charme intemporel de ces mélodies jouées au piano et ces instrumentations délicates et solaires (cordes, banjo, timbales, xylophones ou flûtes agrémentées de petites touches d’électro) ?
Des ballades, et du mystère : par moments, on se dit que Stars like Fleas, c’est un peu Granddady ou Midlake, en plus champêtre, jouant depuis la "Red Room" de "Twin Peaks" de David Lynch.
La première piste, "Hoax Head" montage de sons kaléidoscopiques, bazar bruitiste qui évoque notamment l’ouverture du "Berlin" de Lou Reed, la fin de "Pet Sounds" des Beach Boys et les collages psychédéliques des Beatles, ouvre la voie à "Karma’s Hoax", complainte bouleversante et famélique sur laquelle vient se briser soudain un saxo en furie, bientôt rejoint par une guitare saturée monstrueuse et une batterie en roue libre. Tout change très vite dans "The Ken Burns Effect". Les transitions entre les morceaux, rêveuses mais très travaillées (nappes synthétiques, piano grelottant, cordes marmoréennes) confèrent à l’ensemble un souffle presque épique en ménageant des plages de calme, des moments de tension ou bien de superbes envolées dignes de Godspeed You Black Emperor !. Sur "Toast Siren", on a l’impression d’assister à une fête de village au Far West sous acide ; avec la chorale exaltée de "See for the Woods", on se retrouve plongé au beau milieu de ce qui ressemble aux chants rituels d’une société secrète. Quand arrive "You Are My Memoir", morceau particulièrement réussi, bizarrement entraînant et maladivement joyeux, on a définitivement perdu tout repère. Et ce n’est pas avec les 13 minutes 40 du "Some Nettles" qui clôt l’album qu’on s’y retrouve.
Avec "The Ken Burns Effect", on n’est jamais au bout de ses surprises. Plus qu’une simple curiosité, un grand disque.

Aurélien Gaidamour

Hoax Head…
Karma’s Hoax
I Was Only Dancing
Falstaff
Early Riser
Berbers in Tennis Shoes
Toast Siren
See for the Woods
You Are My Memoir
Some Nettles

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