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Beirut – The Flying Club Cup

BEIRUT – The Flying Club Cup
(Badabingrecords / 4AD) [site] – acheter ce disque

BEIRUT - The Flying Club CupChoisir le nom d’une ville (et pas la moindre) comme nom de groupe laissait déjà présager un goût prononcé pour le risque et l’originalité. Beirut a su, dès son premier album, surprendre et étonner tant par la richesse que par l’ingéniosité des compositions, mélange détonnant de mélodies gipsy des Balkans et de folk enlevé. Il faut dire que Zach Condon, originaire de Santa Fe, maîtrise l’art de l’éclectisme, et écrit ses morceaux comme des cartes postales : souvenirs intuitifs et mélancoliques de voyages où la nostalgie pénètre chaque mot. Mais voici l’épreuve si difficile du deuxième album à passer pour ce groupe révélé à peine l’année dernière. Si Zach Condon avait démontré un talent incontestable pour le songwriting sur le premier opus, il laisse place ici à un travail de groupe, et chacun trouve petit à petit sa place. "The Flying Club Cup", du nom d’un festival de montgolfières parisien de 1910, apparaît dans un premier temps comme le digne successeur de "Gulag Orkestar". On se laisse volontiers caresser à nouveau par les voluptés balkaniques mais le touché est plus sûr, plus étoffé. C’est une main de velours qui dessine l’œuvre, celle-là même qui dépeint le Paris du début du siècle. Le son est plus cossu, plus intimiste. Les cuivres, moins présents dans l’ensemble, surprennent par leur délicatesse, surtout celle du cor de chasse, les cors qui font corps jusque dans la chair même de Zach. Cet album est conçu comme un hommage à la culture française. Il est à la fois subtil et intense. Le charme parfois désuet de l’ensemble étonne pourtant par son audace. La touche d’Owen Pallet adoucit certains aspects trop "fanfare". La voix du frêle leader, son timbre fragile, s’imposent dans un lyrisme très mature. Des extraits de vieux films français, "encore une fois" murmuré en amont de "a Sunday Smile", une ouverture entonnée au cuivre dans un souffle continu : "a call to arms", tant d’attention aux moindres détails où se lit le désir de paraître plus "humain". Pourtant, le travail est si léché que le disque semble moins spontané et du coup moins "convivial" que le premier. Mais un morceau comme "Forks and Knives (la fête)", dont la sobriété plonge le groupe dans des sphères moins attendues, rassure et prouve que Beirut, de l’Europe de l’Est ou de la France, délivre des mélodies précieuses et indispensables. Zach nous écrit bien plus que de simples cartes postales, il écrit le carnet de voyage d’un aventurier qui risque sa vie pour le plaisir de la découverte.

Valaac

A lire également à propos de Beirut :
La chronique de "Gulag Orkestar"

Call to Arms
Nantes
Sunday Smile
Guyamas Sonora
Banlieue
Cliquot
Penalty
Forks and Knives (La Fête)
In the Mausoleum
Dernier Verre (Pour La Route)
Cherbourg
St. Apollonia
Flying Clup Cup

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