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Double U – The Imaginary Band

DOUBLE U – The Imaginary Band
(Nocturne) [site]

DOUBLE U - The Imaginery BandC’est grâce à sa "(A) Bottle in the Sea" (second album) que j’avais repêché, flottant nonchalamment parmi une pile d’autres disques anonymes, ce monstre de potentialité qu’est Double U, alias Franck Rabeyrolles. Depuis – honte sur moi ! – j’avais, je le concède, un peu perdu de vue les signaux envoyés par le talentueux Montpelliérain. Pourtant, à l’écoute de "Bosphorus" (troisième album, qui avait donc échappé à ma vigilance), force est de constater que c’est, encore une fois, de la belle ouvrage qui était là proposée. Et dire qu’il s’en est fallu de peu, que je ne passe à côté… Bref, si, comme moi, vous étiez un peu à la traîne sur ce coup-là, je vous recommande donc vivement de suivre mon exemple et de saisir la perche tendue, sans plus attendre. Mais attention, que cela ne vous empêche pas de vous ruer sur ce quatrième opus de Double U, car si les précédents essais étaient très bons, "The Imaginary Band" est carrément indispensable.

Ça y est, on peut dire que Franck a enfin saisi à bras-le-corps ses envies refoulées de faire de la musique pop davantage axée sur le "folk" que sur la "tronica". Il prend donc le risque (calculé) non pas de bouder sa fidèle electronica mais de la repousser dans ses derniers retranchements, comme pour n’en extraire que l’essence vitale, sans plus se laisser submerger par sa vibe assaillante. Pour toucher à l’objectif escompté, Franck n’a pas lésiné sur les moyens et s’est entouré d’une pléiade de musiciens jazz de haute voltige ; le résultat est éclatant. La fusion des univers est magistrale et apporte une profondeur supplémentaire à Double U qui tient là une formule qui lui va à ravir. Les 36 minutes qui s’étiolent en dix phases, offrent un festival de mélodies imparables tantôt portées par des lignes célestes de violoncelle, tantôt nimbées d’un halo de clarinettes, de sonorités xylophoniques, de percussions calibrées, de guitare, de contrebasse… et, bien sûr, de programmation. De pied en cap, l’album rayonne de cohérence. Allez, épinglons tout de même – histoire de mettre l’accent sur la chrysalide de Double U – les extraordinaires "Shadows" (avec ses pah pah pah jouissifs), "Greenland" (qui se diffuse dans une acoustique féerique) ; "Grey" (qui me fait penser au dEUS de "The Ideal Crash") ; les très folk "Pink flamingo" et "Angel" ; le flûté "Little Dream" ; et pour finir en apothéose, le fantasmagorique et jazzy "Piccolo". Très concrètement, la plus-value qu’apporte la formation additionnelle n’a rien d’imaginaire et met d’autant plus en avant les singularités de Double U, dont l’œuvre est proche de la perfection.

David Vertessen

A lire également, sur Double U :
la chronique de « A Bottle in the Sea » (2005)
la chronique de « Life Behind a Window » (2004)
Cherrystone
Shadows
Greenland
Grey
Sister
Your Smile
Pink Flamingo
Little Dream
Angel
Piccolo

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