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La Route du Rock – Collection Été 2008 : The Dodos, Fuck Buttons, The Breeders, The War on Drugs, The Dø, Tindersticks, Cold War Kids, Foals, Bowerbirds, Sigur Rós, Micah P. Hinson, The Ting Tings, Me


Après l’état d’urgence décrétée par l’organisation du festival au printemps, l’incertitude planait sur le festival : Bill Corgan parti avec la caisse l’an dernier, une programmation qui tarde à se dévoiler et sans tête d’affiche fédératrice, la menace d’assister à la dernière édition de la Route du Rock était bien réelle. Au final, en se recentrant sur ses fondamentaux pop indépendante et sur le public fidèle qui va avec, sans tenter la martingale (coûteuse) d’une tête d’affiche pouvant rameuter un peu plus large, à la Muse ou à la Smashing Pumpkins, et sans toutefois se refuser un petit (gros) plaisir (Sigur Rós), le pari a été gagné, artistiquement et financièrement. Récit à deux voix par Vincent et Guillaume. Au fait, cliquez sur les photos pour les voir en plus grand.

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Le festival commence sur les chapeaux de roues avec les excellents Dodos. Meric Long mène la barque de ces drôles d’oiseaux de son jeu de guitare à mi-chemin entre country et folk, les mélodies descendent du ciel pour flotter sur les folles rythmiques de Logan Kroeber et du débonnaire Joe Hanner. Crazy rhythms indeed.

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Chez les Fuck Buttons, qui leur succèdent, rythmes et mélodies se confondent dans un déluge de bruit orchestré de main de maître par Benjamin John Power – parfois à deux doigts d’avaler son micro – et Andrew Hung, face à face. Moins évocatrice et ample que sur disque, la musique du duo tourne cependant à la longue à la formule dans ce contexte et, prudents, on opère un sage retrait afin de ne pas griller tout notre capital auditif dès le début du festival.

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Ce sont les Américains de The War On Drugs qui débutent les hostilités au fort de Saint-Père. Les gars de Philadelphie effectuent un set professionnel mais sans génie devant un parterre encore bien vide. Vu la fulgurance de leur album, on peut être légitimement déçu par la timidité de leur prestation scénique. La transe incendiaire de « A Needle in Your Eye #16 » n’est pas au rendez-vous. Le krautfolk de « Show Me the Coast » n’hypnotise pas la foule comme on pouvait s’y attendre. A revoir assurément.

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Le public arrive pour The Dø. Après les avoir vus quatre fois en neuf mois, je pensais bien m’ennuyer, mais les Franco-Finlandais ont su faire évoluer le set et l’adapter au gré des publics rencontrés. Au fort de Saint-Père, le combo s’adonne à un set beaucoup plus rock en s’obligeant à multiplier les digressions. Des arrangements qui atteignent bien leur but sur des titres tels que « The Bridge Is Broken ». En revanche, depuis quelques concerts, Olivia et Dan nous présentent un nouveau morceau aux allures de pop fade irlandaise qui se révèle être à chaque écoute de plus en plus mauvais. Une des seules fautes de goût de ce set avec l’épuisant « Aha », joué dans plusieurs ambiances, et finalement beaucoup trop étiré.

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L’homme le plus classe du festival, malgré la concurrence de notre Président Christophe Salengro, présent sur le site ce premier jour, c’est assurément Stuart Staples. Les Tindersticks font leur grand retour sur la Route du Rock, 9 ans après une prestation qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable (contrairement à bon nombre de concerts du groupe auxquels j’ai pu assister). Cette fois, Staples et sa bande ne sont pas venus seuls, mais accompagnés d’une section de cordes et de cuivres. La setlist n’oublie pas les vieux classiques (« Her », « She’s Gone ») et les nouveaux morceaux. Le résultat est magistral, quasi parfait, peut-être un peu trop sans surprise, du coup. Ce qu’on est exigeant, tout de même… Chapeau bas, gentlemen.

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Oui, les Breeders tournent à nouveau. Oui, Kim Deal ressemble aujourd’hui plus à Laurence Boccolini (voire à Frank Black) qu’à la Mrs John Murphy dont la voix nous procurait nos premiers fantasmes il y a vingt ans (diantre). Mais à leur manière slacker, les Breeders ont assuré un concert plaisant, avec les tubes (« Cannonball », bien sûr, mais aussi « No Aloha », « Drivin’ on 9 », « I Just Wanna Get Along »…) et quelques morceaux du dernier album, avec un bel enthousiasme. A noter également que malgré de très nombreuses approximations, les titres s’enchaînent sans trop de temps mort, fini le temps où Kim se grillait une clope entre chaque morceau. Tout le monde est content, toutes générations confondues, le groupe y compris.

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Cold War Kids poursuit la soirée et encore une fois on est tout de suite happé par ce rock fougueux et faussement classique. Ces Américains se caractérisent toujours par ce mélange de hargne et de nonchalance propres aux groupes surdoués qui ne calculent rien. Nathan Willett se place vite au piano pour interpréter « We Used To Vacation » et « Saint John ». Sa voix, toujours aussi appliquée, oscille entre complainte torturée et ballade fiévreuse. Willett reprend par la suite la guitare, et le combo poursuit dans un blues rock enflammé au milieu duquel on perçoit quelques nouveaux morceaux. Le quatuor de Los Angeles en a donc encore sous la pédale et annonce ainsi la venue très attendue d’un futur album.

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Ce sont les Foals qui concluent cette première soirée et d’une très belle manière. Yannis Philippakis, le charismatique leader a ce soir remplacé son style branchouille habituel par un look très lo-fi. Les morceaux s’enchaînent vite et électrisent vite l’assemblée. Les Britanniques nous prouvent qu’ils sont mille fois meilleurs sur scène qu’en studio. Les guitares virtuoses et la répétition y trouvent là tout son intérêt. Les Anglais égrènent leurs fameux tubes « Cassius », « Mathletics », « Hummer » avec une énergie furieusement contagieuse. Le martèlement des percussions mâtiné d’accords de guitare pichenettés procure aux compositions un côté groovy des plus séduisants. Pour beaucoup, le set du groupe d’Oxford aura été le clou de la soirée.

 

 

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