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Haley Bonar – Big Star

HALEY BONAR – Big Star
(Afternoon Records) [site] – acheter ce disque

HALEY BONAR - Big StarHaley Bonar n’a pas la prétention de se voir en Big Star. Mais cet album est déjà son troisième et comme elle ne s’est pas vraiment fait un nom jusque-là, la folkeuse laisse un peu le cynisme la gagner.
Certes, déjà en 2006 "Lure the Fox", lui valait dans la presse les titres d’artiste de l’année ou du jour. Elle avait l’honneur de se voir honorer des mentions meilleur album ou chanson de 2006, mais ça ne suffit pas à nourrir son homme, comme elle le dit d’un air délicieusement amer sur la chanson-titre : "I can’t make you money. I can only fold your laundry. You’re gonna be a big star waiting. On a big wish I’m making."
Cette lucidité est bienvenue car elle nous évite d’avoir affaire à un disque poli où l’on doit hypocritement saluer la-fraîcheur-de-ses-chansons-parfaitement-assaisonnées-pour-l’-automne. Haley Bonar donne matière à plus que chipoter pour déterminer si l’Américaine, originaire du Dakota, est de l’école de Cat Power ou de Hope Sandoval.
Des filles dans son genre, il en existe une palanquée et il devient épuisant de leur trouver de l’intérêt. Ce n’est pas "Green Eyed Boy", morne chanson d’amour en ouverture des onze titres du disque qui nous facilite la tâche. Mais la chanson nous introduit à sa voix qu’elle balance mi-ange mi-démon et à ses musiciens, Chris Morrissey, bassiste de Ben Kweller, le batteur de Bad Plus et deux guitaristes, Luke Anderson et Bill Mike. L’album est fort d’une production ambitieuse signée Tchad Blake qui a travaillé avec Tom Waits, Elvis Costello et The Bad Plus.
A l’écoute des thèmes que la songwriter choisit d’explorer, on peut sentir du désespoir en Haley Bonar, elle se dit être tantôt un sac, tantôt une idiote,
Le titre "Better Half" se démarque par son écho et une voix qui nous rappelle une certaine madonne sur (accrochez-vous)… "Ray Of Light". Elle s’y défoule contre un hypothétique punk devenu ennuyeux.
Elle a vingt-cinq ans et sait qu’être juste mignonne, bien jouer de la guitare, du clavier et du mellotron, ce n’est encore pas assez pour devenir la nouvelle Feist.
Alors elle s’interroge alors sur la célébrité qui tarde à venir sur "Queen of Everything" qui pourrait avoir l’esprit de Hole si le volume de la guitare disto cachée derrière était un peu monté. Quant à "Highway 16", c’est simplement un titre country qui narre traditionnellement l’histoire d’une serveuse en station service. Et pour finir, elle a cette phrase : "Silly me misery. I’d do anything just so you’d look at me". Même si cet appel quelque peu misérable est destiné à un homme, le public peut aussi le prendre pour lui et lui accorder du temps, quand bien même ce serait celui d’une étoile filante.

Charline L

A lire également, sur Haley Bonar :
la chronique de « The Size Of Planets  » (2003)

Green Eyed Boy
Arms of Harm
Little Maiden Gin
Big Star
Mayday
Better Half
Something Great
Queen of Everything
Highway 16
Along
Tiger Boy


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