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Cheveu – S/T

CHEVEU – S/T
(Born Bad Records) [site] – acheter ce disque

CHEVEU - S/TAttention phénomène ! Discrètement mais sûrement le trio parisien Cheveu est en passe de rendre dingues toutes les scènes rock US (ils ont à leur actif plusieurs tournées au côté de Pere Ubu, The Slits et quelques singles qui ont bien marqué les esprits) et s’est fait là-bas, en moins de deux ans, une sacrée réputation (on n’avait pas vu un tel engouement pour des Frenchies depuis Les Thugs).
Une bonne dose de culot et de talent et voila que des radios comme WFMU ou des canards comme Wire ne jurent plus que par le trio de francofreaks !

Jusque-là rassurés par le vieil adage que nul n’est prophète en son pays, les petits poseurs chichiteux qui ont poussé comme des champignons depuis quelques années au sein d’une soi-disant nouvelle scène rock française doivent, plus très à l’aise dans leur slim, prier pour rester épargnés par la furie cathartique de Cheveu.
Qu’ils fassent gaffe quand même, car l’électron libre risque en deux riffs trois beats de faire fondre leurs belles coiffures gominées. "Kick Off The Jam Motherfuckers" comme dirait l’autre !
Munis d’un vieux Casio à dix euros, d’une boîte à rythmes et d’une machine à riffs (en la personne d’Etienne leur phénoménal guitariste) les trois Parisiens ont formé le groupe le plus inattendu et de loin le plus excitant que l’underground français ait enfanté depuis belle lurette.
Fauché mais pas chétif ce premier album est un hymne punk à lui tout seul.
Le trio joue à fond le registre du simple et de l’efficace, une approche qui n’est pas sans rappeler certains teigneux américains du début des années 80. Avec ses rythmes robotiques, sa guitare garage et un chant incantatoire, le trio élabore depuis sa cuisine un croisement génial d’électro-punk mécanique et de blues desséché.
Avec des titres comme "Clara Venus" ou "Superhero", ils débordent d’une hargne qu’on n’avait plus entendue depuis "Songs About Fucking" de Big Black ou "Unemployement Blues", un titre malade qu’aurait pu enregistrer Suicide s’ils avaient eu la bonne idée d’embaucher Bo Diddley, l’esprit et l’inspiration sont délibérément tournés vers cette Amérique-là, turbulente et dérangée.

Au final, onze titres manifestes, vicieux comme des chats affamés, qui transforment nos héros garage punk d’hier en de ringards musiciens de kermesse (le pauvre Jon Spencer ne doit toujours pas s’en remettre). Cheveu ne respecte pas les vieux et c’est tant mieux.

Cyril Lacaud

 

Jacob’s Fight
Clara Venus
Happiness
Dog
Herman Choune
Superhero
A Great Competitor
Lola Langusta
Hot
Hello Friends
Unemployement Blues

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