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Festivals

Transmusicales de Rennes – Jay Reatard, Cage the Elephant, Esser, We Have Band, Depth Affect, White Rabbits, The Shoes, The Black Angels, Yann Tiersen

On ne l’aurait presque même pas remarqué que cette édition marquait une date clé tant ces trentièmes Transmusicales n’ont aucunement dérogé à l’esprit d’origine : des découvertes, rien que des découvertes. On remarquera que comme les années passées, les concerts les plus marquants se sont déroulés à l’Aire Libre, que Dj Morpheus était encore là, qu’il n’y avait encore pas grand monde le jeudi mais que les deux autres soirs étaient pleins à craquer…


Jeudi 4 décembre

Pour ma part, ces trentièmes Transmusicales débutent avec les expatriés de John et Jehn dans la salle de la Cité. Le duo français ancré à Londres me fait amorcer le festival de la plus belle des manières. Camille et Nicolas impressionnent d’entrée. Ce duel d’amants fait évidemment penser aux Kills mais avec une spontanéité lo-fi proche de celle des Tapes’n Tapes. Tout cela est donc très rock, John décharge des riffs de guitare corrosifs tandis que Jehn alterne orgue et basse avec une présence mélodique imparable. Un couple des plus sensuels qui égrène avec une indolence fiévreuse des morceaux rageusement efficaces (« 20 L 07 » et « Fear, Fear, Fear ») avant de nous faire succomber avec le très catchy « Sister ». Le public de la Cité reste néanmoins plutôt timide et applaudit un peu trop poliment le set des Londoniens.

John et Jehn

Suit le charismatique Esser et son look de skinhead/mod capillairement assez déstabilisant. On sait l’Anglais adepte de styles aussi diversifiés que le dub, le ska, l’electro pop, mais c’est dans une optique rock que va se dérouler le set. Avantagé par des structures de morceaux aux squelettes simples agrémentés de mélodies renversantes, le Londonien enchaîne rapidement en ne dévoilant son tube (« Headlock ») que le concert bien engagé. Mais c’est plutôt avec le génial et entêtant « I Love You » que l’Anglais convainc. Néanmoins, en naviguant crânement entre tous ces styles, Esser est parfois un peu trop déroutant…
Mais je reste surtout déçu par le groupe suivant. Au vu de leur concert, We Have Band ne mérite vraiment pas les louanges qu’on a pu lire un peu partout. Tom W ne sait pas chanter, sa femme Dede ne sert pas à grand-chose, seul Darren Bancroft tire son épingle du jeu. Je n’accroche pas à la basse soit disant enflammée de Tom. Rien de vraiment bien fantastique, on quitte donc la Cité pour rejoindre le Parc Expo où les très jeunes locaux des Popopops sont chargés d’engager la soirée.
Chouette idée d’offrir l’introduction des concerts au Parc Expo à un jeune groupe local, comme l’avaient plutôt brillamment réussi les Montgomery en 2005. Par contre ce soir, on regrette vraiment de s’être pressé pour voir le rock faiblard et l’attitude franchement niaise du leader du combo. Donc hop hop hop, on ne reste pas plus d’un morceau.
Aux jeunes éphèbes, on préférera plutôt le rock poilu et un peu gras du presque trentenaire Jay Reatard. Souvent comparé à Jay Mascis, l’Américain est moins fin et assurément moins intéressant que le dinosaure senior, mais ça va vite, très vite. Le rendu est très puissant, Reatard multiplie des boucles de guitare distordues pendant que son bassiste bouge partout. Complètement habité par sa musique, le bassiste tient une tête de fou exceptionnel.

Jay Reatard

En parlant de tête de fou, Matt Schultz, le leader de Cage the Elephant se défend pas mal aussi. Avec un jeu de jambes entre Iggy Pop et Pelle Almqvist, l’Américain harangue la foule avec un chant qu’on pourrait situer entre celui d’Alex Turner et de… Pelle Almqvist. Très simple et très énergique, l’alchimie fonctionne à merveille pendant la durée du concert. Tout ceci est rudement efficace mais pas des plus créatifs, l’émerveillement reste ainsi très éphémère.
Faut-il rigoler ou se désespérer avec les ridicules Iglu & Hartly ? Ce quintet californien nous sort un mélange de hip hop et de pop rock avec une finesse et une intelligence plus que relatives. Sorte de Papa Roach où les grosses guitares ont été remplacées par des sonorités eighties, le combo fatigue bien vite. Rajouté à cela, une conduite de scène outrancière avec le cocktail bassiste torse nu / guitariste qui tend son instrument vers le ciel, on est rapidement fatigué.
Heureusement il y a Death Set pour nous offrir un nettoyage des oreilles plus que propice. Le trio entraîne le Parc Expo dans un chaos sonore des plus jouissifs. Alliant classe, énergie et un génial n’importe quoi dans un déluge de guitares distordues, le combo enchaîne vite, très vite. Les rares accalmies sont bousculées par des bouts de samples qui remettent la machine en route illico. Grand concert du week-end.
Maths Class poursuit la soirée bien plus tranquillement. Le quintet anglais nous offre un set de math-punk bien d’aujourd’hui. Avec des guitares déraillées à la Battles se superposant sur des martèlements de percussions façon Foals, le combo maîtrise assurément son sujet. Néanmoins la nonchalance ou la timidité de ses musiciens laissent trop de distance avec le public et nous laissent avec un goût d’inachevé.


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